Macron ne "comprend pas" le départ de Michel Combes d'Alcatel-Lucent

Par latribune.fr  |   |  408  mots
Emmanuel Macron juge sévèrement les conditions de départ de Michel Combes d'Alcatel-Lucent pour la direction de Numericable-SFR.
Pour le ministre de l'Economie, il n'est pas "acceptable" que Michel Combes quitte Alcatel-Lucent alors que la fusion avec Nokia n'est pas terminée.

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a qualifié mercredi de "cas choquant" et "pas acceptable" le départ de l'ex-directeur général d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, alors que la fusion avec Nokia n'est pas terminée, sans faire de commentaire sur la rémunération du dirigeant.

Un manque de "respect"

"Il n'est pas compréhensible ni acceptable que M. Combes prenne la décision aujourd'hui de quitter l'entreprise alors que l'opération n'est pas terminée (...) Il n'est pas normal qu'un grand dirigeant d'entreprise quitte le navire le premier", a-t-il déclaré à la presse à la sortie du Conseil des ministres.

Evoquant "un cas véritablement de mauvais comportement d'entreprise" et un manque de "respect vis-à-vis des 55.000 salariés du groupe Alcatel-Lucent", le ministre a considéré qu'"il faut que les dirigeants d'entreprises, comme les politiques, prennent conscience que nous sommes collectivement responsables dans ce genre d'affaires".

Deux décisions attendues

Pour le locataire de Bercy, "en termes de procédures, l'opération qui a été négociée entre le conseil d'administration et M. Combes pose plusieurs problèmes" pour des raisons de "calendrier -il n'est pas normal que, pour des mandataires sociaux, on change en dernière minute des règles de séparation-", et de "clauses spécifiques, en particulier de non-concurrence, négociées tardivement" en lien avec le nouvel emploi de M. Combes.

"Sur tous ces sujets, nous attendons la réponse de deux institutions: l'Autorité des marchés financiers aura à se prononcer sur les messages communiqués au marché par l'entreprise et par M. Combes. Le Haut comité de gouvernement d'entreprise doit regarder la régularité de ce cas au regard du code Afep-Medef", a ajouté M. Macron. "Nous aurons je pense d'ici la fin de semaine prochaine les réponses de ce haut comité".

Une polémique déclenchée dimanche

Michel Combes, qui avait annoncé en avril avoir renoncé à un parachute doré de 2,4 millions d'euros, se retrouve pris depuis dimanche dans une polémique concernant sa rémunération chez Alcatel-Lucent, puisqu'il devrait toucher près de 14 millions d'euros sur trois ans sous forme d'actions alors qu'il a quitté ses fonctions en début de semaine pour prendre la présidence du conseil d'administration de Numericable-SFR.

(Avec AFP)

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