Macron réfléchit à la tenue d'un référendum pour l'après Grand débat

Par latribune.fr  |   |  665  mots
Le chef de l'Etat aurait, selon le JDD, rejeté les autres options de réponse à ce Grand débat, qui étaient d'organiser un "Grenelle" sur le modèle de Mai-68, associant syndicats et corps intermédiaires - piste à laquelle il ne croirait pas, selon l'hebdomadaire - un remaniement ministériel d'ampleur, ou encore une dissolution de l'Assemblée nationale. (Crédits : Reuters)
Cette consultation pourrait se tenir le 26 mai, jour des élections européennes, selon le JDD. Cette initiative constituerait une réponse à la revendication des "Gilets jaunes" de participer davantage à la vie démocratique. L'opposition demande à être consultée sur les questions qui seraient posées.

L'opposition a réclamé dimanche d'être associée à la rédaction des questions qui seraient posées dans le cadre d'un référendum organisé à l'issue du Grand débat national, si cette option devait bien être choisie par Emmanuel Macron. "Le président de la République veut consulter les Français. Il doit le faire aussi sur des questions aussi majeures que le référendum d'initiative citoyenne (RIC), le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune, ou l'annulation ferme et définitive de la hausse de la CSG sur les petites retraites", a dit à BFM TV Manuel Bompard, directeur des campagnes de la France insoumise. "Le problème, c'est qui va choisir les questions qui vont être posées aux Français? Ça ne peut pas être seulement le président de la République, sinon ce sera une entourloupe de plus".

"Totalement bidon" pour Marine Le Pen

"Moi, je suis toujours pour le référendum, mais qu'on ne vienne pas nous dire qu'il s'agit-là de quelque chose qui émerge en réalité du débat, qu'Emmanuel Macron a écouté, a entendu ce qui se passe (...) Tout ça, c'est totalement bidon", a dit pour sa part la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen. "Il va recycler encore une fois sa modification constitutionnelle par l'intermédiaire de ce référendum, donc il va demander aux Français s'ils sont d'accord avec ce qu'il avait déjà proposé."

Emmanuel Macron songerait à organiser un référendum le jour des élections européennes, le 26 mai prochain, en réponse à une revendication des "Gilets jaunes" de participer davantage à la vie démocratique du pays, selon le Journal du Dimanche (JDD) qui cite des sources "haut placées". Le chef de l'Etat aurait, selon le JDD, rejeté les autres options de réponse à ce Grand débat, qui étaient d'organiser un "Grenelle" sur le modèle de Mai-68, associant syndicats et corps intermédiaires - piste à laquelle il ne croirait pas, selon l'hebdomadaire - un remaniement ministériel d'ampleur, ou encore une dissolution de l'Assemblée nationale.

 "Il est trop tôt pour en parler"

"Pour le moment, sa décision n'est pas prise", a dit la ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau au Grand Jury pour RTL-Le Figaro-LCI. "Il est trop tôt pour en parler parce que le Grand débat n'est pas terminé". "Ce que je peux vous assurer, c'est qu'il y aura des réponses fortes qui sortiront de ce Grand débat", ajoute-t-elle en précisant qu'elle souhaiterait surtout "qu'on parle d'Europe le 26 mai, parce qu'il y a des enjeux majeurs". Selon l'Elysée, toutes les options sont encore sur la table.

Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, met en garde contre des questions qui porteraient sur les institutions, comme le nombre de parlementaires ou encore le cumul de mandats dans le temps, tel que le souhaiteraient certains députés La République en marche. "Attention à ce que l'issue de ce Grand débat ne soit pas des sujets qui soient très coupés des préoccupations et des priorités des Français, et attention à ne pas donner le sentiment qu'au fond, tout est déjà décidé", a-t-il dit au Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-CNEWS. "Bien sûr que c'est un sujet qui compte, mais si c'est le seul sujet qu'on propose aux Français comme point de sortie, alors le président de la République prendrait un grand risque", souligne-t-il. "Dans un référendum, ce qui serait intéressant c'est de dire : 'Nous, on est prêt à prendre un engagement sur la lutte contre le gaspillage de l'argent public, sur la baisse de la dépense publique'". "Mais la contre-partie, c'est: 'On rendra l'argent et l'argent qui sera économisée sera rendu sous forme de baisse d'impôts et de baisse de charges sur les entreprises'", a-t-il suggéré.

Caroline Pailliez (Reuters)