Malgré la reprise, les Français n'ont toujours pas le moral

Par Fabien Piliu  |   |  350  mots
La peur du chômage est toujours aussi forte
L'indicateur synthétique de l'Insee ne parvient pas à dépasser sa moyenne de longue période. La peur du chômage et les inquiétudes sur le niveau de vie restent vives.

Les chiffres, les courbes indiquent que le France est sur le chemin de la reprise. Selon les estimations, le PIB devrait progresser à un rythme compris entre 1,4% et 1,6% cette année.

Pourtant, en dépit de cette amélioration conjoncturelle, les Français sont toujours inquiets. L'indicateur synthétique de l'Insee qui mesure leur moral a cédé un point en juin pour s'élever à 97. Il se maintient donc sous sa moyenne de longue période.

Quand le chômage fait du yoyo

En mai, à 98, il avait atteint son plus haut niveau depuis octobre 2007. Les motifs d'inquiétude restent les mêmes. Les ménages ont peur du chômage. Les à-coups des statistiques ne sont pas de nature à rassurer à les rassurer. Après deux mois de baisse consécutifs, le nombre de demandeurs d'emplois en catégorie A a augmenté de 0,3% en mai. Selon le gouvernement, cette remontée du chômage serait seulement conjoncturelle, due aux mouvements de grèves contre la Loi travail et aux inondations qui ont surtout frappé le bassin parisien début juin.

La France championne du chômage de longue durée

Cette peur du chômage est une évidence. Elle l'est d'autant plus que lorsque l'on est un demandeur d'emploi, la probabilité est forte pour qu'on le reste longtemps. En effet, la France est la championne du chômage de longue durée parmi les pays de l'OCDE. Selon l'Insee, la durée moyenne du chômage atteint 18,1 mois parmi les membres de l'UE contre 8,1 mois pour les pays de l'OCDE, et de seulement de 6,7 mois aux États-Unis.

Inquiétudes sur le niveau de vie futur

Dans ce contexte, l'autre crainte des ménages, qui porte sur leur niveau de vie futur, semble mécanique car étroitement liée à cette épée de Damoclès que représente le chômage. Pourtant, la consommation des ménages reste solide, sans que le taux d'épargne ne recule significativement. Toujours selon l'Insee, elle a progressé de 2,5% entre avril sur un an. Les dépenses en produits manufacturés ont pour leur part augmenté de 2,2%.