En 2015, les ménages ont préféré jouer les cigales plutôt que les fourmis

Les dépenses des ménages ont accéléré en 2015, affichant une hausse de 1,5%, supérieure de 0,8 point par rapport à celle observée en 2014. Les ventes d'automobiles ont nettement progressé. Le taux d'épargne a très peu augmenté.
Fabien Piliu
Les ventes d'automobiles neuves et d'occasion ont augmenté de 6,1 % en 2015.

Cigales ils étaient avant la crise, les Français le sont toujours. En 2015, leurs dépenses de consommation ont progressé de 1,5% selon l'Insee dans une étude dévoilée ce lundi. A titre de comparaison, elles n'avaient augmenté que de 0,7% en 2014. Sans surprise, la progression de l'investissement étant très mesurée et le commerce extérieur en panne, la consommation des ménages fut une fois de plus le principal moteur de la croissance l'année dernière, représentant 0,8 point de PIB à la croissance. En 2015, le PIB a progressé de 1,3% l'année dernière, un rythme nettement au-dessus de l'estimation initiale du gouvernement qui visait dans le projet de loi de finances une croissance de 1%.

Les effets de la crise de 2008

A noter, ce rythme reste encore inférieur à celui observé avant la crise financière et bancaire débutée en 2008, qui s'est ensuite propagée aux économies de la plupart des pays industrialisés. De 2000 à 2007, la consommation des ménages a en effet augmenté de 2,2% en moyenne chaque année.

Cette solidité de la consommation trouve son origine dans le rebond du pouvoir d'achat. En effet, après avoir reculé continûment de 2010 à 2013, le taux d'épargne des ménages n'est remonté que timidement en 2015, de 0,1 point pour s'établir à 14,5 %. " En valeur, le revenu disponible brut des ménages s'accroît à un rythme plus soutenu qu'en 2014 (+ 1,4 % après + 0,8 %). Cette évolution intervient dans un contexte de reflux des prix (- 0,2 % après + 0,1 %). En conséquence, après un rebond en 2014, le pouvoir d'achat accélère nettement (+1,6 % après +0,7 %). C'est d'ailleurs sa plus forte hausse depuis 2009 ", détaille l'étude de l'Insee qui précise par ailleurs que les dépenses pré-engagées ont progressé moins rapidement que les autres dépenses (+1,1% en valeur contre +1,5%). Pour mémoire, les dépenses pré-engagées sont celles sur lesquelles les ménages peuvent difficilement influer à court terme. En 2015, elles représentent 28,9 % du revenu disponible brut des ménages, une part en baisse de 0,1 point en un an.

Les dépenses en transports particulièrement dynamiques

" Ceci s'explique avant tout par la baisse des prix des dépenses énergétiques dans les logements et le repli de la consommation en assurances et services financiers ", indique l'Insee.

Quels ont été les postes de dépenses les plus dynamiques ? Selon l'Insee, les dépenses en transports ont nettement progressé en 2015, affichant une hausse de 2,3 % en volume qui contraste avec celle, plus mesurée, observée l'année précédente (+ 0,4 %). Précisément, après plusieurs années de contraction - les ventes ont chuté de 18,2 % entre 2009 et 2013 - et une stabilité en 2014 (+ 0,1 %), la consommation en automobiles neuves et d'occasion s'est vivement redressée, signant une hausse de 6,1 %. Cette tendance est palpable aussi bien sur le marché des voitures neuves (+ 4,7 % après - 0,2 % en 2014) que sur celui de l'occasion (+ 8,3 % après + 0,9 %). La consommation de produits alimentaires et boissons non alcoolisées accélère en 2015. Elle a progressé de 1,1 %, soit 0,4 point de plus qu'en 2014. « En effet, celle de pain et céréales progresse nettement (+2,0 % après + 0,7 %) et celle de légumes reste bien orientée (+ 1,1 %). En revanche, la consommation de fruits ralentit (+ 1,6 % en volume après + 4,7 %), pénalisée probablement par le rebond des prix. Le recul des achats de viandes et de poissons et fruits de mer se poursuit en 2015 (respectivement - 1,2 % et - 0,7 % en volume) ».

Les Français boudent la presse

Les dépenses liées à la culture et aux loisirs ont également augmenté, à un rythme voisin de celui de 2014 (+ 1,3 % en volume après + 1,1 %). " Le dynamisme de la consommation en services récréatifs et sportifs, en jouets et en articles pour activités de plein air et jardinage y contribue ", indique l'étude. En repli depuis cinq ans (avec une baisse cumulée de 9,8 % entre 2009 et 2014), la consommation des ménages en livres retrouve timidement le chemin de la croissance (+ 1,1 % en volume). En revanche, les ménages se détournent encore un peu plus de la presse (- 4,5 % en volume après - 5,1 %).

Ce n'est pas le seul secteur à avoir vu ses ventes baisser. C'est également le cas des biens et services de l'économie de l'information, en repli depuis 2009 (- 1,0 % en 2015 après - 1,6 % en 2014) mais aussi des services de télécommunications. Ils sont orientés pour la première fois à la baisse en 2015 (- 0,4 % en volume après + 1,9 %).

Fabien Piliu
Commentaire 1
à écrit le 13/06/2016 à 19:01
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Il ne manque plus qu'a acheter du made in France pour relancer l'emploi industriel dans notre beau pays et interdire et expulser les extrémistes quel qu'il soit !

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