Manuel Valls ne veut pas d'accord de libre-échange transatlantique

Par latribune.fr  |   |  315  mots
Manuel Valls rejette le Tafta
Le premier ministre a rejeté pour l'instant tout accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Il appelle l'Europe à la fermeté et au respect de ses intérêts.

Le premier ministre Manuel Valls s'est montré très dur face au projet de traité de libre-échange transatlantique avec les Etats-Unis connu sous son acronyme anglais Tafta. Devant des militants socialistes à Belleville-sur-Mer, en Seine-Maritime, il a prévenu que la France s'opposerait à ce projet qui, selon lui, « ne va pas dans le bon sens ». Pour l'hôte de Matignon, l'Union européenne doit sortir d'une certaine naïveté. « Dorénavant, aucun accord de libre-échange ne doit être conclu s'il ne respecte pas les intérêts de l'Union. L'Europe doit être ferme. La France y veillera. »

Pas d'accord

Et Manuel Valls de conclure : « il ne peut y avoir d'accord de traité transatlantique ». Pour lui, ce traité « imposerait une vision qui ferait non seulement le lit des populismes, mais qui, tout simplement, serait mauvaise pour notre économie ». La France ne s'était jamais montré très enthousiaste par ce projet qui est en négociation depuis 2013 dans le plus grand secret. Voici deux mois, Manuel Valls s'était montré très inquiets sur les conséquences sanitaires et environnementales du Tafta. Cette fois, il va plus loin et rejette pour le moment tout accord.

Conséquences d'un « non » français

Depuis le traité de Lisbonne, la politique commerciale est assurée par l'UE. Ce sont donc les services bruxellois qui négocient avec les Etats-Unis, en particulier la commissaire suédoise Cecilia Malmström. Mais le Conseil européen des chefs d'Etats et de gouvernements devra valider les termes de l'accord trouvé. Un « non » français pourrait donc avoir un impact sur les négociations, l'UE tentant de trouver un accord qui soit acceptable par Paris. Il renforce cependant les positions de ceux qui rejettent le Tafta. Si Angela Merkel reste officiellement favorable à un accord, les Sociaux-démocrates sont beaucoup plus sceptiques alors même qu'une majorité d'Allemands rejette l'idée d'un tel traité.