Marche contre l'antisémitisme : une mobilisation historique

Par latribune.fr  |   |  574  mots
(Crédits : CLAUDIA GRECO)
A l'initiative de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale et de Gérard Larcher, le président du Sénat, la marche civique contre l'antisémitisme qui s'est déroulée cet après midi, à Paris, a réuni des milliers de personnes. De nombreuses personnalités politiques étaient présentes.

Le ciel était dégagé cet après midi dans la capitale, alors que des milliers de Français, jeunes et vieux, juifs et non juifs défilaient dans les rues de Paris, entre l'Assemblée nationale et le Sénat, pour dire « non » à l'antisémitisme.

Très peu de slogans, du silence, des drapeaux tricolores. Des applaudissements, aussi, au cours de cette marche citoyenne qui s'est caractérisée par son calme et sa dignité. Selon la préfecture de police, près de 105 000 personnes ont défilé à Paris. Soit une des plus importantes dans l'histoire du pays.

Dans de nombreuses villes de France à Nancy, Rennes, Marseille, Nice, Lyon ... des marches ont également été organisées ce dimanche.

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De nombreux politiques présents

En tête de cortège, deux anciens présidents de la République - François Hollande et Nicolas Sarkozy- mais aussi la première ministre, Elisabeth Borne, les présidents de toutes les chambres - y compris Thierry Beaudet, le président du Sénat. Ils tenaient une grande banderole blanche, comportant l'inscription « Pour la République, contre l'antisémitisme ».

Derrière eux, plusieurs anciens locataires de Matignon étaient présents, comme Jean Castex, Manuel Valls, mais aussi Edouard Philippe. Des ministres comme Bruno Le Maire, Olivia Grégoire, Gerald Darmanin, Sébastien Lecornu étaient aussi dans les rangs. Tous ont entonné la Marseillaise. Des personnalités publiques du monde du cinéma, le président du Medef, Patrick Martin, etc ont également rejoint les rangs des anonymes.

l'Absence d'Emmanuel Macron

Le chef de l'Etat n'a toutefois pas participé à cette importante mobilisation. Emmanuel Macron s'en était expliqué, la veille, assurant qu'il voulait éviter « la récupération et la confusion ». Le président de la République s'est toutefois adressé aux Français, via une lettre publiée ce matin, dans le journal Le Parisien -Aujourd'hui en France. Dans ce courrier, il assurait être « par le coeur et la pensée » avec cette marche, alors qu'il s'insurgeait contre « la résurgence d'un antisémitisme débridé », qui amène les Français juifs à avoir peur. Le chef de l'Etat appelle les Français, dans cette lettre à « ne pas céder face à l'antisémitisme et à rester unis. » Enfin, il plaide pour « une trêve humanitaire immédiate, devant conduire à un cessez-le-feu.» Il n'empêche, son absence a été critiquée par les anonymes.

Présence du RN, boycott de LFI

Les représentants du Rassemblement National, dont Marine Le Pen et Jordan Bardella, avaient fait le déplacement. Mais, leur présence était contestée. Aussi ont-ils été accueillis dès le début du cortège, par des cris «  Les juifs ne veulent pas de toi », ou encore « Nous on dégage les fachos », scandés par des militants du collectif juif de gauche, Golem.

Les partis de gauche Europe-Ecologie les Verts, le PS et le PCF ainsi que les associations de défense des droits humains ont choisi de battre le pavé loin du RN, dans une démarche de « cordon républicain ». Quant à LFI, le parti de Jean-Luc Mélenchon avait fait le choix de boycotter cette mobilisation citoyenne. Malgré la foule, dans un message sur X, Jean-Luc Mélenchon a estimé que cette marche était « un échec.  »

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