Nice : Manuel Valls refuse toute remise en cause de l'Etat de droit

Par latribune.fr  |   |  587  mots
Manuel Valls refuse toute "trumpisation" des esprits.
Dans un entretien au Journal du Dimanche, le premier ministre a estimé que la menace terroriste était là "pour longtemps". Mais il refuse la "trumpisation" des esprits et la remise en cause de l'Etat de droit.

Dans un entretien au Journal du Dimanche publié ce 17 juillet, le premier ministre Manuel Valls a confirmé les propos du ministre de l'Intérieur évoquant à propos de l'auteur de l'attentat de Nice du 14 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, une « radicalisation rapide ». Il en a profité pour nier toute divergence à la tête de l'Etat sur l'interprétation de l'attentat qui a fait 84 morts jeudi, alors que Manuel Valls et Bernard Cazeneuve avait semblé se contredire vendredi sur le caractère islamiste de l'attaque.

« La menace présente pour longtemps »

Le premier ministre a répété que « la menace terroriste est désormais une question centrale, durable » et il a prévenu que « d'autres vies seront fauchées ». « Je dois la vérité aux Français : le terrorisme fait partie de notre quotidien pour longtemps », a conclu Manuel Valls en insistant : « ce sera long ».

« Politiques irresponsables »

Manuel Valls a, par ailleurs, rejeté les accusations de certains membres de l'opposition - notamment le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Christian Estrosi - sur le caractère « évitable » de l'attentat.  « Certains politiques irresponsables disent que cet attentat était évitable. Mais le risque zéro n'existe pas. Dire le contraire, c'est mentir aux Français », a martelé le premier ministre qui estime qu'il existe une « différence nette entre la dignité d'Anne Hidalgo après les attentats de janvier et de novembre et l'attitude de Christian Estrosi ».

Pas de « trumpisation » des esprits

Toujours en réponse à l'opposition, Manuel Valls a refusé toute surenchère sécuritaire. « Je vois bien, aussi, dans l'escalade des propositions, monter la tentation de remettre en cause l'Etat de droit », affirme-t-il. « L'autorité est pour moi une valeur essentielle. Mais remettre en cause l'Etat de droit, remettre en cause nos valeurs serait le plus grand renoncement », estime le premier ministre qui ajoute que « la réponse à l'Etat islamique ne peut être la « trumpisation » des esprits », en référence au propositions du candidat républicain Donald Trump à la Maison Blanche.

Alain Juppé répond au gouvernement

Dans une interview au Parisien, Alain Juppé, candidat à la candidature du parti « Les Républicains » est revenu sur ses propos selon lesquels l'attentat aurait pu être évité « si tous les moyens avaient été pris ». « Je ne fais de polémique avec personne. Je connais la difficulté de la tâche, mais le fatalisme n'est pas une politique. Nous pouvons faire plus et mieux même si, bien sûr, le risque zéro n'existera jamais. », a expliqué l'ancien premier ministre et favori actuel pour la course à l'Elysée. Pour lui, le climat « délétère » est entretenu par le gouvernement.

Les derniers éléments de l'enquête

 Concernant l'enquête, sept personnes de l'entourage de l'auteur de l'attentat étaient en garde à vue dimanche matin. Deux personnes supplémentaires, un homme et une femme, ont été arrêtées dimanche. Selon BFM TV, le tueur aurait envoyé un message téléphonique à 22h27 le 14 juillet, peu avant son acte meurtrier, réclamant "plus d'armes". Le destinataire de ce message serait en garde à vue. Dimanche matin, cependant, l'ex-femme du tueur a été libérée à la fin de sa garde à vue. Un dernier bilan établi dimanche matin par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, confirme le nombre de 84 décès. 85 personnes sont toujours hospitalisées, dont 18 pour lesquels le pronostic vital reste engagé. Samedi 16 juillet, l'Organisation de l'Etat islamique avait revendiqué l'attaque et il semble établi que le terroriste avait repéré les lieux les 12 et 13 juillets derniers.