Nicolas Sarkozy veut un "contre-choc fiscal" d'au moins 20 milliards d'euros

Par latribune.fr  |   |  546  mots
"Je suis pour l'universalité des allocations familiales parce qu'elles sont payées par des cotisations qui elles-mêmes sont déplafonnées", a déclaré Nicolas Sarkozy, dénonçant une "démolition de la politique familiale".
Invité d'Europe 1 mercredi matin, l'ancien chef de l'Etat s'attaque à la politique fiscale de son successeur, François Hollande, et plaide pour un "contre-choc fiscal" de 20 à 30 milliards d'euros - soit l'équivalent des hausses qu'il avait lui-même décidées en 2011-2012.

Nicolas Sarkozy a plaidé mercredi, sur l'antenne d'Europe 1, pour "un contre-choc fiscal". Le chef de file du parti "Les Républicains" souhaite ainsi contrebalancer ce qu'il estime être un "choc fiscal sans précédent" subi sous le quinquennat de François Hollande.

"Depuis bientôt quatre ans la France a subi un choc fiscal sans précédent qui désespère les ménages, pas simplement les plus aisés, les ménages tout court y compris les retraités modestes et qui met nos entreprises en situation de danger absolu", a estimé le chef de l'opposition de droite.

"Il n'y a pas d'alternative"

A la question posée par Europe 1: "Baisseriez-vous les impôts pour les 20% des ménages les plus aisés ?", l'ancien président de la République a répondu sans détour "oui"."Le choix d'un contre-choc fiscal, je veux dire de baisse des impôts", et celui-ci doit atteindre "au minimum entre 20 et 30 milliards d'euros", a évalué Nicolas Sarkozy...

Pourtant, la hausse d'impôts a été initiée sous son quinquennat. En 2011, le gouvernement Fillon met en place deux plans de rigueur successifs. Il augmente ainsi les impôts de 16 milliards d'euros cette année-là, puis de 13 milliards d'euros en 2012, comme le révèle le rapport budgétaire sur l'évolution des prélèvements obligatoires.

En sus, François Hollande rajoutera 7 milliards d'impôts après son élection. Le total est donc porté à 20 milliards d'euros de hausse d'impôts cette année-là.

Ce mercredi matin, Nicolas Sarkozy a notamment insisté sur la réduction du "poids des charges sur les emplois existants" et la réforme de la fiscalité sur le patrimoine et l'épargne.

Allocations familiales et allocations chômage

L'ancien chef de l'Etat s'est prononcé pour le rétablissement de l'universalité des allocations familiales, désormais modulées en fonction des revenus des ménages.

"Je suis pour l'universalité des allocations familiales parce qu'elles sont payées par des cotisations qui elles-mêmes sont déplafonnées", a-t-il déclaré, dénonçant une "démolition de la politique familiale".

Mais Nicolas Sarkozy aurait-il la mémoire courte ? En avril 2010, l'ancien président voulait pourtant suspendre partiellement les allocations familiales des familles ...pour lutter contre l'absentéisme scolaire. La loi sera adoptée en septembre de la même année, puis finalement enterrée par le Sénat en octobre 2012.

Face à la hausse du chômage, le chef de file des Républicains a par ailleurs estimé que "tout doit être fait pour encourager ceux qui n'ont pas d'emploi à reprendre un emploi", se disant favorable à une dégressivité des allocations :

"Tout le montre (...), une certaine dégressivité, qui ne doit pas être trop rapide, au bout d'un an notamment, permet d'encourager à la reprise d'un emploi ou d'une formation", a-t-il expliqué."La reprise d'une certaine dégressivité à partir d'un an est absolument incontournable", a souligné Nicolas Sarkozy.

Rappelons que l'assurance chômage est gérée par les partenaires sociaux (organisations patronales et syndicales). Il est donc de leur seule responsabilité de fixer les règles régissant l'indemnisation du chômage.

(Avec AFP et Reuters)

L'interview de Nicolas Sarkozy du mercredi 2 décembre par Thomas Sotto sur Europe 1