Omicron : en janvier, la crainte qu'un absentéisme massif mette la France en panne

Par latribune.fr  |   |  441  mots
(Crédits : PETER NICHOLLS)
Le conseil scientifique alerte ce jeudi sur les conséquences de la circulation du variant Omicron, plus contagieux, mais à priori moins virulent. Des centaines de milliers de cas pourraient apparaître quotidiennement d'ici la mi-janvier entraînant une désorganisation de nombreux secteurs essentiels - comme la grande distribution ou les services publics. L'organe consultatif suggère ainsi d'alléger les règles d'isolement. Les prévisions de croissance économique pour 2022, déjà revues à la baisse, pourraient de nouveau être impactées.

La forte contagiosité du variant Omicron va-t-elle "désorganiser" la France ? La distribution alimentaire, la sécurité, l'énergie, les transports, les communication et la santé sont des secteurs qui pourraient connaître à partir de janvier de fortes perturbations estime ce jeudi le conseil scientifique, une instance en charge de conseiller l'exécutif.

Selon le Conseil scientifique, il faut s'attendre à "une désorganisation possible d'un certain nombre de services essentiels" en janvier, à cause de "l'absentéisme" et des "arrêts de travail" dus au "très grand nombre de contaminations à Omicron", a averti le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, lors d'un point presse en ligne. La "fulgurance" de transmission d'Omicron pourrait se traduire en janvier par "plusieurs centaines de milliers" de cas par jour, a renchéri un autre membre du Conseil, Olivier Guérin.

Revoir les règles d'isolement

Il pourrait donc devenir nécessaire d'alléger les règles d'isolement afin de limiter cette désorganisation, en prenant en compte le fait qu'Omicron semble entraîner moins de formes sévères du Covid. Pour rappel, une personne peut rester isoler jusqu'à 17 jours pour un cas contact.  "Il y aura des ajustements à faire qui tiendront compte de la sévérité des formes cliniques" de la maladie provoquée par Omicron, a abondé un autre membre du Conseil, le Pr Arnaud Fontanet.

Selon lui, ces ajustements pourraient aussi dépendre du niveau de contagiosité de la personne à tel ou tel moment, déterminé par des tests, ainsi que de la "nature des fonctions" qu'elle occupe. Ces possibles "assouplissements" devront s'accompagner "d'un renforcement des gestes barrières", a dit le Pr Fontanet. "C'est une question qui va toucher l'ensemble de la société" et "il faut s'attendre à ce qu'en janvier, on fonctionne en mode dégradé", a-t-il jugé, en mentionnant également l'école.

Plus contagieux

Selon de premières études préliminaires venues d'Afrique du Sud, d'Ecosse et d'Angleterre, le variant Omicron semble entraîner moins d'hospitalisations que Delta. Mais dans le même temps, il est beaucoup plus contagieux, ce qui pourrait donc provoquer mathématiquement une hausse du nombre de patients hospitalisés, notamment les non vaccinés et les personnes fragiles.

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D'une croissance radieuse cette année, attendue à +6,75% (contre 6,3% initialement), la cinquième vague de Covid-19 et le variant Omicron pourraient faire hoqueter la croissance en 2022. Selon les prévisions de la Banque de France publiée dimanche, le rebond économique post-pandémie va en effet s'estomper à +3,6%, au lieu des +4,1% qu'elle envisageait auparavant.




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