Outre-mer : il faudra une décennie pour absorber les effets de la crise, estime cette étude

Par AFP  |   |  431  mots
Emmanuel Macron assiste, depuis le palais de l'Élysée, à une visioconférence avec des autorités locales des territoires d'outre-mer, le 30 avril 2020. (Crédits : Reuters)
Dans une étude publiée ce lundi, l'Association des CCI d'outre-mer (ACCIOM) met en garde sur le fait que "les entreprises ultramarines devraient être plus affectées par la crise que leurs homologues métropolitaines". Et si ces dernières ne retrouvaient "une activité normale qu'au 1er septembre", l'impact économique, déjà très lourd, "doublera", prévient l'association.

Les conséquences économiques du confinement en outre-mer "se feront probablement sentir pendant les dix prochaines années", alerte ce lundi l'Association des CCI d'outre-mer (ACCIOM), qui évalue à "60.000" le nombre d'emplois menacés dans ces territoires.

Dans une étude sur l'impact de la crise du Covid-19 sur les économies d'outre-mer, l'association souligne que si les entreprises ultramarines "ne retrouvent une activité normale qu'au 1er septembre", l'impact économique, déjà très lourd en outre-mer, "doublera".

Selon cette étude, les outre-mer ont connu en moyenne "une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 12 millions d'euros par jour de confinement". Selon les géographies, ces pertes vont de 5 millions d'euros (Guyane) à 24 millions d'euros (La Réunion).

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Des entreprises plus affectées qu'en métropole

"Les entreprises ultramarines devraient être plus affectées par la crise que leurs homologues métropolitaines", analyse l'ACCIOM, en raison de "la contribution relativement plus importante des services de proximité (commerce, services aux entreprises et aux ménages) au PIB marchand".

Cependant, le confinement devrait globalement entraîner une baisse de 5% en moyenne du PIB des économies ultramarines pour 2020, contre 6% en France hexagonale, en raison "d'une contribution des administrations publiques au PIB plus importante qu'en métropole", et d'une durée du confinement parfois "plus courte" (Calédonie et Polynésie).

Mais "une reprise rapide [d'ici à 2023] et soutenue jusqu'en 2025 [afin d'éponger les pertes] suppose une croissance extrêmement vigoureuse mais qui apparaît hors de portée de la plupart" des territoires, poursuit l'étude.

Selon l'ACCIOM, "l'ampleur de la crise pourrait être beaucoup plus importante si le redémarrage complet des activités ne s'effectuait qu'en septembre". Cela se traduirait "par un doublement des pertes enregistrées" pendant le confinement, et un recul du PIB autour de "10% sur l'année".

Relance par la consommation

"Il faut tout faire pour accélérer la reprise", juge l'association, qui considère comme "un véritable coup dur", notamment pour le secteur touristique, les restrictions à la circulation maintenues pour l'instant en outre-mer, et appelle à "des actions volontaristes [et d'ampleur] en faveur de la consommation des ménages".

Elle suggère par exemple une "baisse ciblée de l'impôt sur le revenu et/ou des cotisations sociales à la charge des salariés", "l'augmentation des transferts publics bénéficiant à certains ménages", mais aussi "l'instauration d'un taux d'intérêt négatif sur les dépôts à vue au-delà d'un certain plafond" pour inciter les ménages à consommer rapidement l'épargne accumulée, ou encore une "baisse des prix".