Paradise Papers : Bernard Arnault dénonce "la recherche d'un effet journalistique"

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Bernard Arnault conclut sa déclaration en soulignant qu'il "figure parmi les premiers contribuables français" et que le groupe LVMH, dont il est le principal actionnaire, "verse plus d'un milliard d'euros d'impôts en France annuellement".
Cité dans un article du Monde consacré à l'évasion fiscale dans le cadre des "Paradise Papers", le milliardaire français et patron de LVMH a expliqué que les biens cités avaient été placés légalement et que le fisc français était informé de sa situation.

"Passez votre chemin, rien à voir." Voici en substance ce qu'a répondu Bernard Arnault,  au Monde. La première fortune française et patron de LVMH affirme mercredi que les actifs cités par dans le cadre des "Paradise Papers" ont été "constitués de manière parfaitement légale et sont naturellement connus des autorités fiscales", dans une déclaration transmise à l'AFP.

Dans sa déclaration, le milliardaire a dénoncé "une opération journalistique de ce média pour créer une sensation en utilisant [son] patrimoine", et dénonce le fait que certains de ses investissements ont été "présentés comme des biens cachés et non déclarés, fiscalement répréhensibles, ou à la limite de la légalité".

Cabinets de conseils et paradis fiscaux multiples

Le quotidien français - qui fait partie du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) dévoilant depuis dimanche des enquêtes basées sur une fuite de millions de documents financiers - affirme que Bernard Arnault aurait "fait appel à au moins huit cabinets de conseil différents pour localiser ses actifs dans six paradis fiscaux différents".

Concernant une propriété en Angleterre, largement décrite par le quotidien, le milliardaire affirme qu'elle "est déclarée aux autorités fiscales françaises comme anglaises et a fait l'objet, depuis son acquisition, du paiement de l'ISF (impôt sur la fortune)". Le mode de détention de cette propriété, de même que les autres actifs évoqués - yacht, fonds luxembourgeois - n'ont induit "aucun avantage fiscal", ajoute-t-il.

"A aucun moment, tout cela n'est mentionné dans le journal alors que cela a été expliqué au rédacteur de l'article. Seule la recherche d'un effet journalistique était visée", estime le PDG dans un communiqué.

Dans son article, Le Monde affirme de son côté avoir "sollicité" l'homme d'affaires "sur la légalité de ce montage et pour savoir s'il était déclaré au fisc", mais que celui-ci "s'est refusé à tout commentaire".

Bernard Arnault conclut sa déclaration en soulignant qu'il "figure parmi les premiers contribuables français" et que le groupe LVMH, dont il est le principal actionnaire, "verse plus d'un milliard d'euros d'impôts en France annuellement". "Les empreintes du champion du luxe" ont aussi été relevées au Luxembourg, affirme le quotidien, où une holding du milliardaire aurait été utilisée pour des investissements dans des fonds luxembourgeois, selon son enquête.

(avec AFP et Reuters)