Pierre Moscovici : "Macron doit ramener le déficit sous les 3% du PIB"

Par latribune.fr  |   |  328  mots
Pour le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, 2018 sera une année décisive pour la France.
La France fait actuellement l'objet d'une procédure de déficit excessif de la part de la Commission européenne. En cas de déficit des finances publiques supérieur à 3% de son PIB, elle risque une amende pouvant atteindre 0,2% du PIB.

Au lendemain des élections législatives donnant à Emmanuel Macron une importante majorité, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici a rappelé:

"Ce qu'on attend de la France, c'est qu'elle fasse les réformes pour être plus compétitive, qu'elle soit solide sur ses finances publiques et ait une force de proposition dans les institutions européennes."

La Commission européenne a en effet souhaité insister sur la nécessité, pour la France de maintenir son déficit public en dessous de la barre des 3%.

2018, année décisive

Dans des prévisions semestrielles publiées le 9 juin, la Banque de France anticipe un déficit public à 3,1% du PIB cette année après 3,4% en 2016, alors que la France s'est engagée à le ramener sous la barre des 3% en 2017.

"Dès lors qu'on est proche des 3%, il faut les faire, c'est jouable, il existe les techniques budgétaires pour les faire. [...] C'est dans l'intérêt du pays, de sa crédibilité économique et de sa crédibilité politique d'être conforme à ses engagements."

Et d'ajouter: "c'est en 2018 qu'on constatera si la France est ou pas sortie de la procédure des déficits excessifs."

Pas besoin d'alourdir la pression fiscale

Pour parvenir à ces objectifs, le commissaire européen s'est montré plus encourageant qu'avec le précédent quinquennat, notant que la France n'aurait pas besoin pour autant d'alourdir la pression fiscale, comme ce fut le cas au début du précédent quinquennat.

"On n'a pas besoin, me semble-t-il, (...) de faire un coup de pression fiscale comme nous avons été obligés de faire en 2012 pour être dans les clous. C'est aussi ce qu'a annoncé le Premier ministre, qu'il n'y aurait pas de loi de finance rectificative. Je pense que c'est sans doute sage."

Le programme de réformes structurelles d'Emmanuel Macron, et notamment son importante réforme du marché du travail, avait été bien accueilli par Bruxelles et Berlin.

(avec Reuters)