Pour la CGT, Hollande fait du Sarkozy

Par latribune.fr  |   |  365  mots
Les dirigeants politiques français prennent-ils la mesure de l'exaspération des salariés?
Le volet social du quinquennat de François Hollande s'inscrit "dans la continuité" de celui de Nicolas Sarkozy, a expliqué le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez au Journal du Dimanche.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez juge que le volet social du quinquennat de François Hollande s'inscrit "dans la continuité" de celui de Nicolas Sarkozy, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. A la veille de la conférence sociale, à laquelle ne participera pas la CGT, son numéro un fustige "une grand-messe d'experts patronaux" destinée "uniquement" à servir "la communication" du gouvernement.
"Il y a des sujets majeurs qui ne sont pas pris en compte", notamment les salaires et le temps de travail, qui sont pourtant "clairement les priorités des Français", estime Philippe Martinez. Selon lui, François Hollande est "dans la continuité de son prédécesseur (Nicolas Sarkozy, ndlr) sur le plan social".

L'exaspération des salariés

Sur le climat social qu'il juge dégradé en France, Philippe Martinez assure avoir "prévenu" le gouvernement que "l'exaspération des salariés" allait croissant. Aux ministres, "on leur dit : Faites attention, ça va exploser. Ils nous répondent de calmer les salariés mais on n'est pas les pompiers de service, on n'est pas là pour réparer les bêtises du patronat ou du gouvernement", dit-il.
Or, "quand on n'est jamais écouté, qu'on risque de perdre son boulot et qu'il y a six millions de chômeurs, on ne va pas prendre ça avec le sourire", poursuit le leader de la CGT.

L'attitude du gouvernement

A propos de la crise à Air France, il condamne la position du gouvernement, qui a moins réagi aux 2.900 postes menacés qu'aux violences ayant succédé à l'annonce du plan de restructuration, le 5 octobre dernier. "Depuis ces événements, le Premier ministre (Manuel Valls) s'entête à ignorer les salariés. Pas un mot pour les 3.000 futurs licenciés. Pas un mot après que cinq salariés ont été réveillés par la police devant leur famille et gardés à vue plus de trente-six heures comme des malfrats de la pire espèce", conclut Philippe Martinez.
Cinq salariés d'Air France seront jugés le 2 décembre en correctionnel pour "violences aggravées", à l'encontre de cadres de la compagnie et d'agents de sécurité.

(Avec AFP)