Pour Varoufakis, la démocratie a été perdue en Europe

Par latribune.fr  |   |  368  mots
Dans un entretien accordé mercredi en Grèce et publié samedi dans Le Monde, l'ancien ministre avait déjà expliqué considérer le troisième plan d'aide à la Grèce comme une "capitulation" d'Athènes.
L'ancien ministre grec des Finances considère dans un entretien au JDD que les réformes demandées à la Grèce pour adopter le troisième plan d'aide vont "faire sombrer" l'économie du pays et sont "une énorme claque infligée à la démocratie européenne".

L'ex-ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, invité vedette de la "Fête de la Rose" organisée dimanche 23 août autour de l'ancien ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, déplore dans une interview accordée au Journal du dimanche le recul de la démocratie européenne après que l'Eurogroupe a imposé ses conditions à la Grèce le 12 juillet pour obtenir le troisième plan d'aide.

"La seule chose effectuée le 12 juillet a été l'énorme claque infligée à la démocratie européenne. L'Histoire jugera très sévèrement ce qui s'est passé ce jour-là et particulièrement nos leaders qui poursuivent cette mascarade", déclare-t-il.

Et d'ajouter plus loin :

"Il faut relancer le dialogue et rétablir ce qui a été complètement perdu : la démocratie."

Dans un entretien accordé mercredi en Grèce et publié samedi dans Le Monde, l'ancien ministre avait déjà expliqué considérer le troisième plan d'aide à la Grèce comme une "capitulation" d'Athènes face à ses créanciers et a été conçu "pour faire sombrer" l'économie grecque.

"Si la Grèce tente, en dépit du bon sens et des lois élémentaires de l'économie, d'appliquer ce mémorandum et les réformes qui l'accompagnent, elle courra droit au Grexit."

La France "cible" de Schäuble

Interrogé par le JDD sur le rôle de la France dans ces négociations, Yanis Varoufakis raconte :

"À l'intérieur des sommets européens, à l'intérieur de l'Eurogroupe, j'ai senti que le gouvernement français n'avait pas l'autorité nécessaire pour défendre ou même simplement présenter son point de vue et faire en sorte qu'il compte dans le processus des négociations."

"L'État-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des finances allemand", Wolgang Schäuble, avait-il auparavant dit au Monde.

"Il considère la Grèce comme un laboratoire de l'austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d'être exporté. La crainte du Grexit vise à faire tomber les résistances françaises, ni plus ni moins", avait-il ajouté, y voyant "le projet du docteur Schäuble".

(avec Reuters)