Présidentielle 2017 : Macron veut abolir les privilèges du Qatar en France

Par latribune.fr  |   |  423  mots
Au-delà de la question fiscale, le Qatar, tout comme l'Arabie saoudite, sont soupçonnés de financer des groupes extrémistes sunnites, ce que les deux pays du Golfe, membres de la coalition de lutte contre l'Etat islamique, démentent catégoriquement.
Tout comme François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Marine Le Pen, le candidat du mouvement En Marche ! souhaite une révision des relations entre la France et les monarchies du Golfe.

Emmanuel Macron persiste et signe. Alors qu'il avait indiqué mardi, lors du débat télévisé à onze candidats, qu'il n'aurait "aucune complaisance" avec le Qatar et l'Arabie Saoudite, le candidat d'En Marche à l'élection présidentielle a déclaré dimanche qu'il entendait "clarifier" les relations avec ces deux pays alliés de la France.

"Sur ce sujet je serai très ferme", a-t-il réaffirmé dimanche sur BFMTV. "Je veux clarifier, normaliser les relations avec l'ensemble de ces régimes (...) je pense qu'il y a eu beaucoup de complaisance durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy en particulier."

La convention fiscale dans le viseur ?

"Je mettrai fin aux accords qui favorisent en France le Qatar", a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions. Le candidat, qui fait la course en tête dans les intentions de vote pour le premier tour à égalité avec Marine Le Pen, fait notamment allusion à une convention fiscale permettant au Qatar et à ses entités publiques d'être exonérés d'impôt sur leurs plus-values immobilières. Conclue sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, celle-ci fait régulièrement l'objet de polémiques.

Au-delà de cette question fiscale, le Qatar, tout comme l'Arabie saoudite, sont soupçonnés de financer des groupes extrémistes sunnites, ce que les deux pays du Golfe, membres de la coalition de lutte contre l'Etat islamique, démentent catégoriquement.

"J'aurai beaucoup d'exigence à l'égard du Qatar et de l'Arabie saoudite en matière de politique internationale et pour avoir une pleine transparence quant au rôle qu'ils jouent dans le financement ou dans les actions qu'ils peuvent conduire à l'égard de groupes terroristes qui sont nos ennemis."

Quatre autres candidat dans la même optique

"Parfois ce qu'on nous oppose, c'est que ce sont des financements privés et pas du régime mais je demanderai aux régimes en place de nous garantir, de stopper ces financements et là il faut beaucoup d'exigence en la matière", a-t-il souligné.

La révision des relations entre la France et les monarchies sunnites du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et le Qatar, figure également dans les programmes des quatre autres "grands" candidats, François Fillon (Les Républicains), Marine Le Pen (Front national), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Benoît Hamon (Parti socialiste).

Lors d'un déplacement en France mi-janvier, le chef de la diplomatie saoudienne Adel al Djoubeir avait assuré que les critiques émises par les prétendants à l'Elysée, notamment sur un financement présumé du terrorisme, étaient infondées.