Emmanuel Macron accuse Marine Le Pen d'être à la solde du pouvoir russe

Par latribune.fr  |   |  550  mots
(Crédits : Reuters)
A l'occasion du débat de l'entre-deux tours, Emmanuel Macron a accusé Marine Le Pen de "dépendre du pouvoir russe" et "de Monsieur Poutine" pour avoir "contracté un prêt auprès d'une banque russe".

Alors que le sujet du conflit ukrainien venait d'être abordé, le président sortant a accusé Marine Le Pen  d'être à la solde du pouvoir russe en raison du prêt contracté auprès d'une banque russe par son parti, l'ex-Front national, aujourd'hui rebaptisé Rassemblement national.

"Vous dépendez du pouvoir, vous dépendez de M. Poutine. Vous avez contracté un prêt auprès d'une banque russe", a-t-il lancé à son adversaire.

"Vous ne parlez pas à d'autres dirigeants, vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c'est ça le problème", a-t-il souligné.

"C'est faux", a rétorqué Marine Le Pen. "Nous sommes un parti pauvre, ce n'est pas déshonorant", a-t-elle dit, accusant Emmanuel Macron, alors à Bercy, d'avoir empêché l'ex-FN de contracter un prêt en France.

Un prêt de 9 millions d'euros

Au coeur de le controverse, le remboursement d'un prêt d'environ 9 millions contracté en 2014 par le Front national auprès d'une banque russe, la First Czech-Russian Bank.

Le candidat a estimé que ce n'était "pas un hasard si, il y a 5 ans, la Russie était intervenue dans la campagne" de la présidentielle à son détriment. "Vous avez toujours été ambigüe sur le sujet parce que vous n'êtes pas dans une situation de puissance à puissance, que vous ne pouvez pas défendre correctement sur ce sujet les intérêts de la France parce que vos intérêts sont liés à des gens proches du pouvoir russe", a-t-il ajouté en s'adressant à son adversaire pour le second tour de dimanche.

La candidate avait été reçue en grande pompe par Vladimir Poutine pendant la campagne de 2017 et son parti continue de rembourser un prêt de 9 millions d'euros auprès d'un créancier lié à d'anciens militaires russes.

"C'est long à rembourser et nous remboursons sous le contrôle de la Commission nationale des comptes de campagne", qui "est extrêmement sévère et rigoureuse", a précisé Mme Le Pen.

Annexion de la Crimée

Emmanuel Macron l'a également critiquée pour avoir été "l'une des premières responsables politiques européennes, dès 2014, à reconnaître le résultat de l'annexion de la Crimée" par la Russie.

"La Crimée n'a pas dû vous poser énormément de problèmes non plus puisque vous avez reçu monsieur Poutine en grande pompe à Versailles" puis "à Brégançon sur votre lieu de vacances", a répondu Madame Le Pen.

Et Emmanuel Macron de répondre: "j'ai reçu Mr Poutine comme un chef d'état mais pas comme un banquier Madame Le Pen".

La candidate du RN a exprimé sa "solidarité et (sa) compassion absolue avec le peuple ukrainien" et considéré que "l'agression dont l'Ukraine a été victime n'est pas admissible". Elle a salué "les efforts" développés par le président "pour tenter de trouver, au nom de la France, les moyens, les voix de la paix".

Emmanuel Macron a répété que sa priorité était d'"éviter l'élargissement du conflit, parce que nous ne sommes les vassaux de personnes, et de progressivement ramené la Russie à la raison".

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(Avec AFP et Reuters)