Qatar et Arabie Saoudite, deux alliés encombrants pour Paris ?

Par latribune.fr  |   |  292  mots
Entre la France et les monarchies du Golfe, les relations sont excellentes. (François Hollande posant pour la "photo de famille" avec les membres du Conseil de coopération du Golfe, le 5 mai 2015)
Les deux pays rejettent tout lien politique ou financier avec l'organisation Etat islamique (ou Daech) qui a revendiqué les meurtres de masse du 13 novembre à Paris. Pourtant, certains experts estiment que de riches donateurs du Golfe ont contribué à la montée en puissance du groupe terroriste.

L'Arabie saoudite et le Qatar, deux alliés de la France, rejettent tous liens politiques ou financiers avec l'organisation Etat islamique (EI) qui a revendiqué les attentats meurtriers de Paris, qui ont fait 130 morts et 350 blessés, et qu'ils combattent officiellement. Ils se sont ainsi joints en 2014 à la campagne aérienne conduite par Washington en Syrie, et le Qatar abrite le Centcom, le centre de commandement pour les opérations anti-EI.

Entre la France et le Qatar, pays qui soutient les Frères musulmans, les liens sont étroits. L'émirat gazier a acheté en mai 24 avions de combat français Rafale, pour 6,3 milliards d'euros. Par ailleurs, la France entretient des relations d'"amitié" avec l'Arabie saoudite, un pays qui, écrivait mercredi "Le Monde" dans un éditorial, "finance le fondamentalisme sunnite à travers le monde".

"Cette question du financement place la France dans une situation inconfortable, au moment où elle a déclaré la guerre au terrorisme", note l'expert algérien Hasni Abidi, basé à Genève, interrogé par l'AFP.

Pas de financements directs provenant de Ryad et Doha

Et de nuancer:

"Il n'y a pas de financements directs de Ryad et Doha des groupes jihadistes. Mais il faut se souvenir qu'au début de la révolution syrienne, il y avait le feu vert de tout le monde pour donner de l'argent à l'opposition syrienne, toutes tendances confondues. C'est la radicalisation de Daech qui a compliqué la situation"

Hasni Abidi précise enfin :

"Aujourd'hui, l'Arabie saoudite et le Qatar condamnent Daech, qui les menace. Enfin, il faut noter que l'EI a moins besoin aujourd'hui de financements extérieurs"

(avec AFP)

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