Qui paiera la dette européenne ? "Les grandes entreprises internationales" répond Emmanuel Macron

Par AFP  |   |  549  mots
(Crédits : POOL)
Les 27 États membres se sont mis d'accord sur un plan de relance de 750 milliards d'euros, composé de prêts remboursables et de subventions directes. Si l'accord se base bien sur la mutualisation de la dette, chaque pays est censé supporter l'effort de remboursement pour éviter un scénario de faillite. Au 20H de TF1, Emmanuel Macron a donc tenu à rassurer.

"Ce n'est pas le contribuable français" qui remboursera la dette européenne émise en commun pour financer le plan de relance de 750 milliards d'euros, mais de "grandes entreprises internationales" au moyen de nouvelles taxes, a assuré mardi le président français Emmanuel Macron.

Interrogé au journal de 20H de TF1 pour savoir si un "impôt européen" serait levé pour financer ce plan, le président a répondu: "Précisément, ce n'est pas le contribuable français qui payera cette dette" mais de "grandes entreprises internationales, parfois européennes, qui aujourd'hui ne sont pas assez sollicitées et qui vont payer progressivement cette dette par la fiscalité européenne que nous allons bâtir".

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Rappelant que les 27 s'étaient engagés, aux termes de l'accord signé mardi, à "créer de nouvelles ressources propres", il a précisé que trois taxes sont actuellement à l'étude: une taxe sur le plastique non-recyclé, une taxe sur les géants du numérique et une "taxe carbone".

Au sujet de la taxe numérique, Emmanuel Macron a rappelé que la France avait entamé des négociations avec d'autres pays dont les Etats-Unis, sous l'égide de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), pour mieux taxer ces entreprises telles Google, Apple, Facebook et Amazon régulièrement accusées de ne pas payer leur juste part d'impôt.

Cette taxe, "nous sommes en train de la faire au niveau français, nous l'avons décidée parce que l'Europe tardait à la faire et l'OCDE aussi, mais le bon niveau est le niveau européen", a insisté le chef de l'Etat. Taxe d'autant plus nécessaire selon lui que "ces grands acteurs du numérique (...) ont fait beaucoup de profits durant la crise et ne payent pas la même TVA, les mêmes impôts sur les sociétés que les petites et moyennes entreprises".

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Concernant la "taxe carbone", "nous demandons à nos entreprises beaucoup d'efforts pour être plus vertes" mais "lorsque nous importons de l'acier de l'autre bout du monde", par exemple "d'Inde, de Chine ou d'ailleurs", "qui est fait dans des conditions beaucoup moins vertueuses, il faut pouvoir mettre à nos frontières une taxe" permettant d'éviter une "concurrence déloyale".

Afin d'aider au remboursement de l'emprunt en faveur de la relance, l'UE prévoit de se doter de nouvelles sources de revenus.

La première étape sera la création d'une taxe sur le plastique non-recyclé début 2021.

La Commission est chargée de présenter une proposition pour un "mécanisme carbone d'ajustement aux frontières" (qui renchérirait les produits importés fabriqués selon un processus très polluant), ainsi que pour une taxe sur les géants du numérique, afin de les introduire "au plus tard" début 2023.

Enfin, il est demandé à la Commission de réfléchir à une nouvelle réforme du marché du carbone, sans date précise.

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