En remettant officiellement au président de la République sa lettre de démission du gouvernement ce mercredi matin, François Rebsamen tourne définitivement la page après 16 mois à la tête du ministère du Travail. Mais la passation de pouvoirs rue de Grenelle devra attendre quelques jours.
Résultat, l'ex-ministre du travail démissionnaire sera bien présent le 26 août pour commenter les nouveaux chiffres du chômage. Il y a quelques jours, il avait fait part de son souhait de retrouver son poste de maire à Dijon. Une fonction désormais non cumulable avec celle de ministre, conformément à l'article 4 de la charte de déontologie des membres du gouvernement sur le non-cumul des mandats.
Quant à sa succession, quelques noms circulent, mais rien de concret. L'annonce devrait être faite début septembre. De son côté, Rebsamen refuse ne lâcher le moindre nom, mais glisse, dans son interview à l'AFP, quelques conseils à son successeur : "qu'il faut être en lien étroit avec le Président et le Premier ministre. Il faut avoir la ligne directe avec eux".
Personne n'a réussi à inverser la courbe du chômage
Questionné sur son action au gouvernement, l'ex-ministre du travail dit assumer sa responsabilité individuelle face au chômage, mais n'épargne pas ses prédécesseurs :
"depuis M. Borloo, parmi tous les ministres du Travail qui se sont succédé, que ce soit MM. Woerth, Bertrand, Darcos, Hortefeux, Sapin, personne n'est arrivé à endiguer la montée du chômage".
Tout en avouant ses faiblesses : "Le Ministre du Travail est en bout de chaîne, il ne peut pas, à lui seul, endiguer la hausse du chômage. Par contre, il peut lancer un certain nombre de dispositifs pour préparer sa résorption quand l'économie repart. C'est ce que nous avons fait".
Une reprise conditionnée toutefois par la croissance "S'il n'y a pas de croissance, ce ne sera pas le cas. On est tributaire, en partie de la croissance", a précisé François Rebsamen.
La loi sur le dialogue social, la marque de Rebsamen
L'ancien ministre, redevenu maire de Dijon le 10 août dernier après le décès de son successeur Alain Millot, s'est félicité de l'aboutissement de la loi sur le dialogue social.
"Elle modernise le dialogue social au sein de l'entreprise, en renforçant la participation des salariés à la vie de l'entreprise", a assuré l'ancien ministre du travail, soulignant deux avancées majeures : "la simplification du compte de prévention de la pénibilité et le début de la reconnaissance du syndrome d'épuisement professionnel, le burn out".