Réforme de la politique familiale : l'État donnera moins aux plus riches

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Près de 2,1 millions de familles percevraient en moyenne 67 euros de plus par mois d'ici 2018, grâce aux réformes de la politique familiale.
Entre 2014 et 2018, la réforme de politique familiale appliquée par le gouvernement devrait entraîner une hausse de revenu pour 2 millions de familles et des pertes pour 3 millions d'autres, estime la Cnaf.

Les réformes de la politique familiale mises en œuvre en 2014 et programmées cette année devraient entraîner d'ici 2018 une perte de revenus pour 3,2 millions de familles. En revanche, près de 2,1 millions de familles plus pauvres seront gagnantes, selon Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), dans son étude mensuelle sur "les effets redistributifs des réformes récentes", publiée mardi 5 mai.

Au total, en France métropolitaine, ces réformes généreraient pour l'État une économie de 860 millions d'euros.

67 euros supplémentaires par mois pour les familles bénéficiaires

Certaines mesures comme la majoration du complément familial pour les familles nombreuses ou la revalorisation de l'allocation de soutien familial destinée aux familles monoparentales ont contribué à l'accroissement des transferts vers les familles les plus vulnérables.

Près de 2,1 millions de familles percevraient en moyenne 67 euros de plus par mois d'ici 2018. Parmi elles, six sur dix appartiendraient aux deux plus bas déciles de niveau de vie (inférieur à 1.138 euros par mois) et concentreraient 73% des gains financiers. À noter que les familles monoparentales représenteraient 52% des familles gagnantes.

Cependant, certains ménages plus modestes verront également leur revenu diminuer, notamment en raison des réformes de la prestation d'accueil du jeune enfant (non revalorisation de l'allocation de base et de la prime à la naissance). La perte moyenne de ces familles ne serait toutefois que de 17 euros par mois.

Jusqu'à 129 euros de pertes par mois pour les familles les plus riches

A contrario, plusieurs mesures conduisent à réduire l'aide versée aux familles les plus aisées. Environ 3,2 millions de familles verraient leur revenu disponible diminuer en moyenne de 67 euros par mois, selon les estimations de l'étude. La moitié d'entre elles appartiennent aux trois plus hauts déciles de niveau de vie (supérieur à 2.130 euros par mois), qui concentrent 86% des pertes financières totales. Pour les 20% des familles les plus riches, la perte moyenne serait de l'ordre de 129 euros par mois.

Ces pertes s'expliquent en partie par la baisse du plafond du quotient familial intervenue en 2014. Elle concernerait 1,4 million de ménages, appartenant pour 85% d'entre eux aux 20% des familles les plus riches. Leur impôt augmenterait en moyenne de 71 euros par mois.

La modulation des allocations familiales en fonction des revenus, qui entrera en vigueur au 1er juillet, entrainerait de son côté des réductions pour environ 485.000 ménages, soit 10% des bénéficiaires des allocations familiales, pour une perte moyenne de 127 euros par mois.

(Avec AFP)