Réforme des retraites : l'extinction progressive des régimes spéciaux a été votée

Par latribune.fr  |   |  534  mots
A coup de centaines d'amendements, la coalition de gauche Nupes a défendu sans succès le maintien des différents régimes spéciaux. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
L'Assemblée a voté ce vendredi l'extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux, prévue dans l'article premier de la réforme des retraites, lors d'une nouvelle séance tendue où ont fusé les accusations d'obstruction lancées à la gauche.

RATP, industries électriques et gazières (IEG), de la Banque de France ou des clercs et employés de notaire... Autant de régimes de retraite spéciaux qui devraient progressivement disparaître après un vote des députés, à 181 voix contre 163...

Lire aussiRéforme des retraites : les régimes spéciaux au menu des députés

Il marque l'adoption de la première mesure du projet contesté du gouvernement, dont l'examen avance au ralenti depuis son coup d'envoi lundi dans l'hémicycle. A coup de centaines d'amendements, la coalition de gauche Nupes a défendu sans succès le maintien des différents régimes visés.

Des régimes qui « coûtent 1,8 milliard d'euros aux Français tous les ans »

« Pourquoi est-ce qu'on veut supprimer les régimes spéciaux? Parce qu'ils coûtent 1,8 milliard d'euros aux Français tous les ans », a lancé aux oppositions le député Renaissance Sylvain Maillard.

« Pourquoi ne touchez-vous pas au régime spécial des sénateurs ? Parce que vous avez besoin de la droite du Sénat pour faire passer cette réforme », a rétorqué l'Insoumis Antoine Léaument, qualifiant les macronistes de « gros hypocrites ». Les amendements concernant le régime « autonome » des sénateurs ont été jugés irrecevables. « Demain, nous serons dans la rue, le poing levé, nous allons vous combattre », a assuré sa collègue Rachel Keke.

Une nouvelle fois lors de cette séance, le camp présidentiel et le RN ont vivement critiqué le choix de la Nupes d'avoir déposé des amendements par milliers, étirant les temps de parole de la gauche et freinant les débats.

« Vous faites diversion avec des centaines d'amendements identiques depuis des heures », s'est indignée Violette Spillebout (Renaissance). « Vos amendements ne servent à rien », a renchéri le ministre du Travail Olivier Dussopt, avant de faire référence au tweet polémique la veille de l'Insoumis Thomas Portes, où ce dernier se met en scène le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail. « Vous êtes inutiles, complètement à côté de la plaque, vous êtes les idiots utiles » du gouvernement, a aussi lancé le député RN Thomas Ménagé.

Luc Rémont, PDG d'EDF, interpellé par les syndicats lors d'une visite du site de Golfech

Luc Rémont, qui visitait jeudi Golfech comme d'autres sites depuis sa prise de fonctions le 23 novembre, a été accueilli par ces salariés rassemblés à l'appel des syndicats CGT, FO, CFE CGC, Sud énergie et CFDT. « Concernant la réforme des retraites, les électriciens et gaziers seront dans la lutte jusqu'au retrait complet de celle-ci, y compris évidemment la suppression de notre régime dit spécial, mais qui est surtout un régime pionnier », lui a alors déclaré au nom des salariés Thomas Bozonnet, de la coordination FNME-CGT Midi-Pyrénées. Avant cette rencontre, il a dit espérer du PDG qu'il bénéficie « d'une oreille attentive » au sommet de l'Etat, au moment où le gouvernement veut relancer la filière nucléaire, et plaide pour tirer « le régime général vers les régimes spéciaux » plutôt que de les supprimer.