Réforme des retraites  : les régimes spéciaux au menu des députés

Par latribune.fr  |   |  603  mots
Les députés vont se pencher sur la fin progressive des principaux régimes spéciaux (RATP, industries électriques et gazières, Banque de France...) (Crédits : Reuters)
La bataille sur la réforme des retraites reprend de plus belle mercredi avec, au menu, à l'Assemblée nationale, au lendemain d'une mobilisation moins suivie, les régimes spéciaux Et alors que l'exécutif reste intransigeant sur le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, le mouvement social pourrait se durcir.

Ce mercredi, au menu de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, un plat du jour qui s'annonce difficile à digérer pour certains. Il faut finir le travail commencé mardi soir sur qui n'a pas pu se terminer en raison du nombre d'amendements à examiner.

Les députés vont ainsi de nouveau se pencher sur la fin progressive des principaux régimes spéciaux (RATP, industries électriques et gazières, Banque de France...). Seuls ceux des marins-pêcheurs, de l'Opéra de Paris, et de la Comédie-Française sont épargnés dans le projet de loi du gouvernement.

Le communiste Sébastien Jumel a déjà donné le ton mardi : « on a compris que vous n'aimiez pas les cheminots, et que vous méprisiez les électriciens gaziers » a-t-il lancé au gouvernement depuis l'Hémicycle.

 Les syndicats ne se découragent pas après une journée d'action moins mobilisatrice

Ce débat survient au lendemain d'une journée de mobilisation qui a réuni 757.000 manifestants en France selon le ministère de l'Intérieur et près de deux millions selon la CGT et l'intersyndicale. La journée a été moins suivie que les deux premières : le 31 janvier, les autorités avaient annoncé 1,27 million de participants, les organisations syndicales plus de 2,5.

 « Le bilan de la semaine, on le fera samedi soir », a temporisé Simon Duteil (Solidaires). « Le débat parlementaire, c'est jusqu'à fin mars (...) On ne va pas cramer toutes nos cartouches maintenant », a renchéri le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

Le leader de la CGT Philippe Martinez a appelé à des grèves « plus dures, plus massives, plus nombreuses », « si le gouvernement persiste à ne pas écouter ». « Il faudra d'autres manifs mais pour nous, c'est clair, la suite ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars », a abondé Simon Duteil.

L'intersyndicale se projette déjà sur la prochaine journée d'action, appelant « à manifester encore plus massivement le samedi 11 février ». « Le gouvernement doit retirer son projet sans attendre la fin du processus parlementaire », a-t-elle intimé mardi soir dans un communiqué.

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De nouvelles perturbations à prévoir ce mercredi

En attendant, de nouvelles perturbations sont à prévoir mercredi sur les réseaux TGV, TER, Transilien et Intercités, deux syndicats cheminots - la CGT-Cheminots et SUD-Rail - ayant encore appelé à cesser le travail.

Soucieuses de ne pas rendre leur action impopulaire, les fédérations syndicales n'ont en revanche pas appelé à la grève samedi, premier jour de vacances pour la zone B et mi-temps de celles de la zone A.

De son côté, l'exécutif tente toujours d'arracher un compromis avec la droite, dont les voix sont cruciales pour éviter de recourir à l'article 49.3 de la Constitution (adoption d'un texte sans vote).

Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis les carrières longues, le ministre du Travail Olivier Dussopt a évoqué sur RMC un bilan d'étape au Parlement avant la présidentielle de 2027. Il s'est dit sur LCI toujours optimiste sur le fait de construire une majorité.

L'exécutif reste intransigeant sur les 64 ans.« Le système est déficitaire structurellement », a répété le ministre du Travail, interrogé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée. « On ne peut pas gouverner très longtemps contre son propre pays », a averti Olivier Faure (PS) alors que la popularité d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne accuse une nouvelle baisse dans les sondages.

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(Avec AFP)