Réforme des retraites, plan de relance... : les principales annonces d'Emmanuel Macron

Par latribune.fr  |   |  1083  mots
Emmanuel Macron a donné le cap de sa fin de mandat. (Crédits : POOL)
Lors de son allocution du 14 juillet sur TF1 et France 2, le président de la République, Emmanuel Macron, a donné le cap de sa fin de mandat. Ses principaux chantiers : le soutien à l'économie et aux entreprises, avec 100 milliards pour faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative la poursuite de la réforme des retraites -dans une version remaniée- et pas d'augmentation des impôts. Sur le plan sanitaire, les masques deviendront obligatoires dans les lieux publics clos dès le 1er août.
  • Le masque obligatoire dans les lieux publics clos dès le 1er août, la France "prête" pour une éventuelle seconde vague

Emmanuel Macron souhaite que le port du masque soit "obligatoire dans tous les lieux publics clos" à partir du 1er août, a-t-il indiqué mardi, notant qu'il y a "des signes" que l'épidémie "repart un peu". "On le fait dans les transports, ça marche très bien, mais c'est un peu erratique dans les lieux publics clos (...) ça veut dire qu'il faut que les choses s'organisent", a souligné le président, qui a "recommandé à tous nos concitoyens de porter le masque au maximum quand ils sont dehors et, a fortiori, quand ils sont dans un lieu clos".

"Nous sommes sortis du premier pic mais "aujourd'hui nous avons des inquiétudes", a-t-il souligné, avertissant qu'il "y a des signes que ça repart quand même un peu", par exemple le taux de contamination par personne infectée récemment repassé légèrement au dessus de 1 (une personne infectée contamine plus d'une autre personne, donc l'épidémie augmente).

Mais "nous serons prêts" en cas de survenue d'une éventuelle deuxième vague, a assuré le chef de l'Etat. "Nous avons à la fois les stocks et les approvisionnements qui sont sécurisés et nous avons l'organisation au plus près du terrain, qui permettrait de faire face à une recrudescence, si elle était là". En revanche, d'éventuels nouveaux confinements se feraient localement a-t-il assuré, avec pour consigne "d'isoler le plus localement possible et donc le plus vite possible".

  • La réforme des retraites maintenue mais remaniée

Emmanuel Macron a estimé mardi que la France ne pourrait pas faire "l'économie d'une réforme" de son système de retraites, alors que le déficit du régime explose à plus de 30 milliards d'euros prévus en 2020, tout en reconnaissant que le projet du gouvernement ne pourrait pas être maintenu tel qu'il était prévu avant la crise sanitaire.

"Le Premier ministre Jean Castex va réunir en fin de semaine, vendredi, l'ensemble des partenaires sociaux pour tout mettre sur la table", parallèlement aux questions de "santé" et de "dépendance", a-t-il expliqué.

  • Un plan de relance massif "d'au moins 100 milliards d'euros"

Face à l'ampleur du chômage à cause de la crise sanitaire -800.000 à 1 million de nouveaux chômeurs au deuxième semestre-, Emmanuel Macron a affiché un objectif : "tout faire pour éviter le maximum de plans sociaux. Le plan de relance prévu pour l'automne devrait prévoir "au moins 100 milliards d'euros" d'investissements pour aider le tissu économique et moderniser la France. "On met avec ce plan de relance, en plus des 460 milliards déjà mis, au moins 100 milliards pour faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative. Je suis convaincu qu'on peut bâtir un pays différent d'ici à dix ans" a justifié le chef de l'Etat.

S'agissant des accords d'activité partielle de longue durée négociés dans les entreprises, pour limiter les licenciements, le chef de l'Etat a réclamé des contreparties sous forme "d'intéressement et de participation" pour les salariés et appelé à une "modération des dividendes" de la part des entreprises ayant demandé à leurs employés de diminuer leurs salaires. "Si on dit aux salariés de faire un effort, l'actionnaire doit faire un effort aussi"

  • Pas d'augmentation des impôts

Le président Emmanuel Macron a exclu mardi d'augmenter les impôts pour faire face à l'explosion des dépenses publiques à la suite de l'épidémie due au coronavirus. "Il y a une trajectoire fiscale qui a été décidée, votée par la représentation nationale, c'est celle qui sera tenue", a-t-il affirmé, ajoutant qu'"on ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts".

  • Exonérations de charges pour l'emploi des jeunes, "contrats d'insertion" pour les nouveaux diplômés

Le gouvernement va mettre en place un "dispositif exceptionnel d'exonération des charges pour les jeunes", destiné en particulier à favoriser l'embauche de salariés à "faibles qualifications, jusqu'à 1,6 Smic", a annoncé mardi Emmanuel Macron. Ce dispositif, destiné à faire de la jeunesse "la priorité de cette relance", est "exceptionnel parce qu'il durera un à deux ans, on va l'évaluer", a précisé le chef de l'Etat.

Emmanuel Macron souhaite également renforcer l'apprentissage. "On ne doit pas perdre la bataille de l'apprentissage, c'est une des grandes victoires des trois dernières années. Désormais, on accompagne les entreprises", a affirmé le président, qui souhaite "créer un accélérateur sur le service civique et permettre à des jeunes de compléter leur formation, avec un semestre ou une année en plus". Le chef de l'Etat a également annoncé la mise en place de 300 000 "contrats d'insertion" pour accompagner la génération de nouveaux diplômés.

  • Rentrée scolaire : le flou persiste

Le président de la République souhaite que la rentrée scolaire de septembre se fasse dans des conditions "les plus normales possible". Sauf s'il y avait une "accélération" de la circulation du virus "pendant le mois d'août". Le président n'a donc pas donné de nouvelles explications pour rassurer l'inquiétude des établissements scolaires, qui dénoncent le manque de consignes pour la rentrée scolaire de septembre.

  • Retour en grâce des trains de nuits et des petites lignes de train ?

La France entend "redévelopper massivement" le fret ferroviaire, les petites lignes de train et les trains de nuit dans le cadre de sa politique de transition écologique, a affirmé mardi Emmanuel Macron.

"On va redévelopper le fret ferroviaire massivement, on va redévelopper les trains de nuit, on va redévelopper les petites lignes de train, parce que tout ça permet de faire des économies, permet de réduire nos émissions" d'émissions polluantes, a-t-il déclaré sans plus de détails.

  • Vers une généralisation des caméras de surveillance ?

Interrogé sur les contrôles d'identité, caractérisés par de nombreux délits de faciès comme l'a dénoncé le Défenseur des Droits, le président de la République répond par la généralisation des outils de surveillance. "Nous allons tout reprendre et généraliser avant la fin du quinquennat toutes les caméras piétons qui permettent, sur ces sujets comme sur celui ensuite des modes opératoires, d'avoir de rétablir la confiance entre la population et la police."