Restauration : les professionnels réclament l'interdiction des achats en supermarché avec le ticket-restaurant

Par latribune.fr  |   |  387  mots
Les professionnels de la restauration souhaitent que les règles reviennent à la philosophie originelle du titre-restaurant, à savoir financer un repas dans un commerce de bouche. (Crédits : Reuters)
GNI et SNRTC, deux grands syndicats de la restauration, remettent en cause la possibilité de faire des achats alimentaires avec la carte ticket-restaurant. Les professionnels souhaitent en effet que ces derniers ne servent qu'à financer des repas dans des commerces de bouche.

En plein débat sur le pouvoir d'achat, les tickets-restaurant animent les discussions entre professionnels. Deux organisations de premier plan de la restauration déplorent lundi que les salariés puissent payer leurs achats alimentaires avec les titres-restaurant. Ces dernières réclament que ces titres servent exclusivement au financement de la pause déjeuner des salariés dans des restaurants.

« Les professionnels de la restauration refusent de voir les titres restaurants devenir des chèques alimentation », dénoncent dans un communiqué le syndicat GNI (Groupement national des indépendants de l'hôtellerie restauration) et le SNRTC (Syndicat national de la restauration thématique et commerciale).

Défendre l'activité des commerces de bouche

Leur demande a été adressée au gouvernement « afin d'attirer son attention sur les risques » de l'usage des tickets-restaurant de manière « contraire à l'objet du titre restaurant (...), de permettre aux salariés qui ne disposent pas d'une cantine d'entreprise de prendre un véritable repas », pointe Didier Chenet, le dirigeant du GNI dans le communiqué. « La pause déjeuner serait menacée et la santé des salariés avec », lance même Hervé Dijols, président du SNRTC.

En effet, les deux organisations s'inquiètent que soit compromis « le régime social et fiscal du titre restaurant en faisant de lui un moyen de paiement ordinaire » et que cela aboutisse à « dégrader sérieusement l'activité des commerces de bouche de proximité » où vont les salariés à la pause déjeuner, « au bénéfice des géants de la distribution » qui vendent les achats alimentaires. Jusqu'à présent, il est possible de régler des courses alimentaires en supermarché avec ses tickets-restaurant, voire même d'autres achats dans certains magasins qui ne vérifient pas strictement la liste des produits éligibles.

Tensions entre les professionnels de la restauration et les entreprises émettrices des titres-restaurant

L'an dernier, le GNI, qui s'agace également du montant des commissions appliquées par les sociétés émettrices de titres-restaurant que sont Edenred, Up, Natixis Intertitres et Sodexo, avait appelé des milliers de restaurateurs à réclamer réparation suite à ces « pratiques anticoncurrentielles ». Sollicitée, l'Autorité de la Concurrence avait sanctionné les quatre entreprises d'un total de 414 millions d'euros d'amende, en particulier pour avoir entretenu un « verrouillage » du marché des titres-restaurant. Edenred, Up, Natixis Intertitres et Sodexo ont fait appel.