Retraites : ce que proposent les candidats à la présidentielle

Par latribune.fr  |   |  946  mots
Le chef de l'Etat a annoncé que la réforme des retraites serait le premier chantier abordé lors du prochain quinquennat s'il est réélu. (Crédits : Reuters)
Emmanuel Macron a ravivé le débat sur les retraites en repoussant l'âge de départ à 65 ans au lieu de 62 ans actuellement. Voici un tour d'horizon des principales propositions des candidats à la présidentielle.

A trois semaines du premier tour du scrutin présidentiel, le chef de l'Etat a relancé le débat sur la réforme des retraites en fin de semaine en détaillant son programme à Aubervilliers dans le département de la Seine-Saint-Denis. Le président candidat a suggéré devant plus de 300 journalistes un report progressif de l'âge légal, pour aboutir à 65 ans en 2032.  La première génération qui partirait à 65 ans serait celle née en 1969. Il n'y aurait pas de modification des règles de durée de cotisation ni de l'âge d'annulation de la décote maintenu à 67 ans.

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Macron favorable à un minimum retraite de 1.100 euros pour une carrière complète

En outre, Emmanuel Macron est favorable à un minimum de retraite à 1.100 euros pour les carrières complètes, et à la suppression des principaux régimes spéciaux, pour les nouveaux entrants. Il entend aussi prévenir l'usure professionnelle et lutter contre le chômage des seniors. Concernant la prise en compte de la pénibilité, il s'est montré ouvert à quelques adaptations. "Pour les carrières longues, l'invalidité et les situations relevant de la pénibilité [...] il faut maintenir un âge anticipé, je pense que celui-ci doit être glissé et accompagné ; l'idée du projet de réforme qui sera mis sur la table, mais ça aussi c'est matière à discussions et concertations, c'est un âge de départ anticipé à 62 ans pour prendre en compte justement ces spécificités", a affirmé Emmanuel Macron lors de son intervention.

Le quinquennat d'Emmanuel Macron devait se terminer par l'adoption la "mère de toutes les réformes" bâtie sur un système universel à points. La violente contestation de l'hiver 2019 et les deux longues années de pandémie ont complètement chamboulé le calendrier de ce vaste chantier particulièrement explosif. Malgré le recours au 49-3 lors du printemps 2020 par l'ancien chef du gouvernement Edouard Philippe, la réforme a dans un premier temps été suspendue avant d'être écartée lors que le président a annoncé qu'il s'orientait vers une réforme paramétrique à l'été 2021.

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Un report de l'âge de départ pour Pécresse et Zemmour

Valérie Pécresse compte repousser à 65 ans l'âge de départ à l'horizon 2030, sauf "pour les Français usés par leur travail". "Pour sauver le pouvoir d'achat des retraités, il faut faire la réforme des retraites; on va vivre plus longtemps, il faudra travailler plus longtemps", disait-elle en janvier.

La prétendante LR veut dans le même temps garantir, pour ceux qui ont travaillé toute leur vie, une pension "d'au moins un Smic net" pour "permettre aux plus âgés de vivre dans la dignité". Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour prône lui un report à 64 ans, ce qui permettra 20 milliards d'euros d'économies. L'âge sera "modulé" pour ceux ayant commencé "à travailler tôt et ceux qui ont des métiers difficiles".

Jadot et Hidalgo pour le maintien à 62 ans

La candidate socialiste veut garantir le maintien de l'âge légal actuel, revaloriser les petites pensions en portant les montants nets du minimum vieillesse à 1.000 euros et du minimum contributif à 1.200 euros pour ceux qui ont une carrière complète, et en permettant que chaque heure travaillée ouvre à cotisation pour la retraite. Et Anne Hidalgo veut rétablir, en plus des six existants, les quatre critères de pénibilité supprimés par le président sortant.

Le candidat EELV Yannick Jadot ne veut pas revenir sur l'âge légal de départ à la retraite, et "permettre au contraire à toutes celles et ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite, par le rétablissement et le renforcement du compte pénibilité".

Le Pen, Mélenchon et Roussel pour la retraite à 60 ans

Marine Le Pen préconise un système progressif de départ: la retraite à 60 ans avec 40 annuités serait réservée aux Français entrés dans la vie active avant l'âge de 20 ans. Ceux ayant démarré entre 20 et 24,5 ans pourraient partir entre "60,75 et 62 ans". Enfin pour ceux entrés dans la vie active à partir de 25 ans, "les conditions de cotisations et d'âge seront inchangées par rapport à aujourd'hui", précise La candidate du RN.

De son côté, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon prévoit de restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour 40 annuités de cotisations, et de porter a minima au niveau du Smic - revalorisé - toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté. Il veut aussi prendre en compte le RSA pour valider des trimestres, et indexer le montant des retraites sur les salaires. "Financée par l'égalité salariale femmes-hommes, par l'extension de l'assiette des cotisations aux revenus financiers et à l'intéressement ainsi que par l'accroissement du nombre d'actifs cotisant, elle [la retraite à 60 ans]  implique aussi une hausse de 0,25 point de la cotisation interprofessionnelle", expliquent les auteurs de son programme.

Le candidat communiste Fabien Roussel promet aussi que "le départ à 60 ans avec une pension à taux plein sera garanti pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité)". Il prévoit que "la pension atteindra 75% du revenu net d'activité, dans le privé comme dans le public"

(avec AFP)