Retraites complémentaires : les négociations reprennent

Par latribune.fr  |   |  422  mots
Pour parvenir à 7,1 milliards d'euros d'économies à l'horizon 2020, le Medef propose notamment de faire reculer l'âge de la retraite à taux plein. Les syndicats exigent des efforts du patronat, qui se refuse pour l'instant à hausser les cotisations. (Crédits : Reuters)
Les partenaires sociaux se réunissaient vendredi à Paris, espérant parvenir à un accord rapide sur les mesures à adopter pour renflouer les caisses de l'Agirc-Arrco fortement déficitaires. Ils espèrent parvenir à un accord avant juin.

Troisième round. Les partenaires sociaux se réunissaient vendredi 10 avril à Paris pour une nouvelle séance de négociations sur l'avenir des retraites complémentaires. La pression s'est accentuée la semaine dernière sur les organisations patronales et syndicales (Medef, UPA, CGPME, CGT, CFDT, CFTC, FO, CFE-CGC) engagées dans de difficiles discussions depuis deux mois, l'Agirc-Arrco ayant annoncé un doublement de son déficit en 2014 par rapport à 2013, à 3,1 milliards d'euros. Patronat et syndicats sont en quête d'un accord avant fin juin pour renflouer les caisses de l'Agirc-Arrco.

Les réserves risquent d'être épuisées en 2018 pour l'Agirc

Fragilisés par la crise économique, l'arrivée des papy boomers à la retraite et le chômage de masse, les régimes de retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (tous les salariés du privé) ont vu leurs déficits respectifs se creuser à 1,985 milliard et 1,153 milliard l'année dernière.

Malgré leurs 18 millions de cotisants, les deux régimes sont donc obligés de piocher dans leurs réserves qui, si rien n'est fait, seront épuisées d'ici à 2018 pour l'Agirc, à 2027 pour l'Arrco.

Le Medef veut reculer l'âge de la retraite à taux plein

Trois leviers principaux peuvent être actionnés pour rééquilibrer leurs comptes: l'âge de départ, les cotisations et les pensions.

Pour parvenir à 7,1 milliards d'euros d'économies à l'horizon 2020, le Medef propose notamment de faire reculer l'âge de la retraite à taux plein, en appliquant des abattements dégressifs et temporaires sur les pensions, de 62 ans à 67 ans, une disposition rejetée en bloc par les syndicats. Face au tollé, le Medef avait partiellement revu sa copie lors de la dernière négociation, suggérant notamment de reporter la mise en oeuvre de cette mesure à 2019, contre 2017.

Autre option douloureuse mise sur la table: la baisse des pensions de réversions versées aux veufs et aux veuves, avec une réduction du taux de réversion, de 60% actuellement, à 55%.

Les syndicats exigent des efforts du patronat

De leur côté, les syndicats exigent des efforts du patronat, qui se refuse pour l'instant à une hausse des cotisations.

La CFDT et le Medef sont néanmoins d'accord sur un point: la fusion des régimes Agirc-Arrco, qui permettrait de dégager des économies de gestion, de l'ordre de 100 millions d'euros à l'horizon 2020, mais surtout de repousser à 2023 la date d'épuisement des réserves.

Mais si la proposition séduit FO, la CGT et la CFE-CGC s'y opposent catégoriquement, craignant qu'elle ne signe la fin du statut des cadres.

(Avec AFP)