Retraites : les syndicats divisés, une nouvelle semaine de mobilisation en vue

Par Latribune.fr avec AFP  |   |  665  mots
Le leader de la CFDT, Laurent Berger estime que le retrait de l'âge pivot à 64 ans de la réforme des retraites est "une victoire" mais comporte "une part de risque". (Crédits : Charles Platiau)
Alors que les syndicats réformistes saluent la main tendue par le gouvernement, qui s'est dit disposé à retirer, sous conditions, l'âge pivot de 64 ans du projet de réforme des retraites, les membres de l'intersyndicale continuent à réclamer le retrait de ce projet et appellent à la poursuite de la mobilisation.

L'intersyndicale opposée à la réforme des retraites du gouvernement appelle à une nouvelle journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations le 16 janvier, la 6e depuis le début du mouvement le 5 décembre.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, s'est dit samedi "disposé à retirer", sous conditions, l'âge pivot de 64 ans du projet de réforme des retraites dans un courrier aux partenaires sociaux, un geste bien accueilli par les syndicats réformistes, l'Unsa et la CFDT.  Mais les membres de l'intersyndicale formée de la CGT, FO, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et trois organisations de jeunesse continuent à réclamer "le retrait de ce projet".

"Suite aux annonces d'aujourd'hui, non seulement l'âge pivot n'est pas retiré, mais en plus le Premier ministre confirme sa détermination à reculer l'âge de départ à la retraite en refusant toute augmentation de cotisation sociale", écrivent-ils dans un communiqué.

L'intersyndicale appelle à manifester le jeudi 16 janvier

En conséquence, l'intersyndicale appelle à "organiser des actions de grève, de convergences interprofessionnelles sur tout le territoire, en rejoignant massivement par la grève le mouvement le 14 janvier".

Elle appelle également à "poursuivre les actions et la mobilisation le 15 et à faire du 16 une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle massive de grèves et de manifestations". Ce sera la 6e après celles des 5, 10 et 17 décembre, 9 et 11 janvier, qui a réuni 149.000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur et 500.000 personnes selon le décompte de la CGT.

Dans une interview au Journal du dimanche, le leader de la CFDT, Laurent Berger a pour sa part estimé que le retrait de l'âge pivot à 64 ans de la réforme des retraites est "une victoire" mais comporte "une part de risque" et il va falloir "passer aux travaux pratiques" pour assurer l'équilibre financier du régime, a-t-il souligné.

"Une victoire" pour la CFDT, qui veut passer "aux travaux pratiques"

"Le gouvernement a fait un geste, et nul ne peut le contester. Mais ce retrait n'est pas un chèque en blanc. Pour la CFDT, le retrait de l'âge pivot est une victoire, mais c'est aussi une part de risque", avertit Laurent Berger dans le JDD"Maintenant, le travail commence et il va falloir poursuivre notre action pour faire valoir nos propositions et revendications. On a perdu un temps précieux depuis un mois", regrette-t-il.

Les partenaires sociaux devront trouver un accord d'ici fin avril sur l'équilibre financier du système, sans quoi l'exécutif reprendrait la main. Un délai jugé "ambitieux" par Laurent Berger, pour qui "il va falloir passer aux travaux pratiques" et qui en appelle "à tous ceux qui seront autour de la table pour garantir l'équilibre à long terme du système de retraite".

"Nous sommes passés d'une logique d'affrontement à une logique de dialogue avec le gouvernement. L'approche comptable et court-termiste a été abandonnée", se réjouit-il, estimant qu'il s'agit d'une "victoire de la CFDT, mais aussi de l'Unsa et de la CFTC".

Le Medef participera "pleinement" à la conférence de financement

Du côté du patronat, le Medef s'est dit satisfait et prêt à participer "pleinement" à la conférence de financement des retraites pour "trouver les mesures d'âge justes".

"Le Medef s'engagera pleinement dans la conférence de financement afin de trouver les mesures d'âge justes assurant l'équilibre financier du système de retraites à court, moyen et long terme", a réagi l'organisation patronale dans un communiqué, après l'envoi du courrier du Premier ministre Edouard Philippe aux partenaires sociaux.

"J'ai reçu la lettre de @EPhilippePM sur le financement des retraites. Il exclut clairement la hausse du coût du travail comme solution de financement. Nous participerons donc à cette conférence dans un esprit de responsabilité", a aussi réagi sur Twitter le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

Dans un entretien au Journal du dimanche, le patron des patrons réclame aussi la fin des grèves: "Il est temps que ça s'arrête".