Retraites : travailler jusqu'à 63 ans en 2025 ?

Par latribune.fr  |   |  377  mots
Sans avancer de chiffrage, l'Institut Montaigne affirme que les effets d'un recul de l'âge de la retraite sont plus importants que ceux d'une augmentation de la durée de cotisation.
Dans un rapport publié mercredi, l'Institut Montaigne propose de rallonger la durée de cotisation et de faire converger les retraites du public avec celles du privé.

Travailler plus longtemps et aligner les régimes privés et publics de retraite sont les deux axes proposés mercredi 17 février par l'Institut Montaigne, think tank libéral, pour assurer l'avenir des retraites.

Malgré les réformes successives, six depuis 1993, la question du financement des retraites "n'est pas réglée" et "une nouvelle réforme sera nécessaire", estime l'Institut dans un document rendu public mercredi.

43 ans de cotisations

Premier axe : porter l'âge de départ à 63 ans (au lieu de 62) et la durée de cotisation à 43 ans en 2025. La loi de 2014 prévoit bien un allongement de la durée de cotisation, mais plus progressif, d'un trimestre tous les trois ans à partir de la génération 1958, jusqu'à 43 ans (172 trimestres) en 2035, soit pour les générations 1973 et suivantes.

Sans avancer de chiffrage, l'Institut Montaigne, créé par l'homme d'affaires Claude Bébéar en 2000, affirme que les effets d'un recul de l'âge de la retraite sont plus importants que ceux d'une augmentation de la durée de cotisation.

Toutefois, le taux d'emploi des 55-64 ans en France reste faible (48,9%), contre 66,1 % pour la moyenne des pays de l'OCDE, selon des données de l'organisme.

Vers la fin des régimes spéciaux ?

Deuxième axe de réflexion : l'institut propose de faire converger davantage les régimes publics et privés. Différentes réformes ont rapproché les situations mais il reste, selon le think tank, la question du "calcul des droits". La pension de retraite des agents de l'Etat et des bénéficiaires de la plupart des régimes spéciaux est calculée sur les six derniers mois, alors que celle des salariés du privé l'est sur les 25 meilleures années.

L'Institut Montaigne suggère un alignement rapide, pour toutes les personnes à plus de sept ans de la retraite. Un tel rapprochement des régimes répond à un objectif financier mais est aussi "la condition de l'acceptation d'efforts partagés par tous".

Dans le collimateur de l'Institut, figure aussi la prise en compte de la pénibilité, qui peut permettre un départ anticipé à la retraite, "un piège politique" auquel "il faudrait avoir le courage de renoncer purement et simplement", au profit du développement de prévention.