Retraites : un départ à 62 ans "paraît très bas" pour l'OCDE

Par latribune.fr  |   |  497  mots
(Crédits : Reuters)
L'âge légal de départ en retraite, actuellement fixé à 62 ans en France, "paraît très bas" pour assurer le financement des pensions face au vieillissement attendu de la population, estime l'OCDE dans un rapport publié mercredi.

Alors que la réforme des retraites sera l'un des grands enjeux du prochain locataire de l'Elysée, l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s'invite dans le débat. Fixé à 62 ans en France, l'âge légal de départ en retraite "paraît très bas", selon l'OCDE, pour assurer le financement des pensions face au vieillissement attendu de la population.

"Repousser l'âge de sortie du marché du travail est un enjeu essentiel", selon l'OCDE, afin "d'améliorer les perspectives financières sans nuire au niveau des pensions".

Modèle plus cher qu'ailleurs

Dans un rapport annuel intitulé "Panorama des pensions", publié mercredi, l'OCDE estime qu'avec son "taux de pauvreté parmi les plus bas" des pays riches, "le système de retraite français offre une bonne protection" pour les plus de 65 ans. Les auteurs du rapport ajoutent également que la performance française est d'autant plus remarquable que "l'âge de sortie du marché du travail" (60,6 ans) y "reste parmi les plus faibles", inférieure de deux ans et demi à la moyenne des membres de l'organisation économique. Mais, revers de la médaille, ils estiment que ce modèle coûte plus cher qu'ailleurs (près de 14% du PIB) et que "la pression du vieillissement sur les dépenses va rester aigüe", avec notamment une espérance de vie à 65 ans qui augmenterait de 2,5 à 3 ans d'ici à 2050.

Dans ce contexte, "un âge minimum qui serait maintenu à 62 ans paraît très bas", estime l'OCDE. Et si l'allongement progressif de la durée de cotisation (jusqu'à 43 ans en 2035) est considérée comme une "mesure puissante", l'organisation plaide aussi pour la mise en place, comme dans d'autres pays, de "mécanismes d'ajustement automatiques" pour modifier "les pensions, les cotisations ou l'âge de la retraite" en fonction d'indicateurs prédéfinis. Ainsi, le rapport suggère que "l'allongement de l'espérance de vie devrait, au moins en partie, être compensé par le relèvement de l'âge légal de la retraite".

60, 62, 64, 65, 67 ans, le débat fait rage

Cette note intervient alors que plusieurs candidats à la Présidentielle comptent légiférer rapidement s'ils sont élus. Même s'il n'est toujours pas déclaré, Emmanuel Macron  plaide pour un relèvement de l'âge de la retraite. De son côté, Valérie Pécresse entend relancer dès le printemps 20022 une réforme avec un départ à 65 ans. Si Eric Jadot entend maintenir le système actuel, Eric Zemmour prône un départ à 64 ans quand Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon défendent un retour de la retraite à 60 ans, c'est-à-dire avant la réforme de 2010. S'il n'est pas candidat Edouard Philippe a néanmoins apporté sa voix au débat en préconisant l'âge d'ouverture des droits à la retraite à 67 ans.

Récemment, le Sénat, dominé par l'opposition de droite, a voté en faveur d'un report progressif de l'âge légal de la retraite de 62 à 64 ans.