Revenu universel : Hamon augmentera les prélèvements des plus hauts revenus

Par latribune.fr  |   |  369  mots
Le candidat socialiste entend s'affranchir des critères européens en matière de déficit public.
L'ancien ministre de François Hollande promet d'organiser une "conférence citoyenne" en 2019 pour arrêter le périmètre définitif de la mesure.

L'un des sept prétendants à la primaire de gauche, Benoit Hamon, a précisé son projet de revenu universel dimanche. Dans une interview diffusée sur le site internet du journal, il a expliqué que la première étape consisterait en une hausse de 10% du RSA, qui serait étendu au 18-25 ans, "sans conditions de ressources".

"Cela représente un coût de 19 milliards d'euros, qui passera par des recettes nouvelles ou des réorientations de la dépense publique", estime Benoît Hamon. A terme, l'idée est que ce revenu universel englobe des prestations existantes - minima sociaux, allocations familiales, aides au logement -, ajoute-t-il en annonçant son intention, s'il est élu, d'organiser une "grande conférence citoyenne" en 2019 pour arrêter son périmètre définitif.

Revoir la fiscalité

Au total, selon l'ex-ministre de l'Education, "cela représenterait entre 300 et 450 milliards d'euros". Une dépense considérable, mais "quand la France a créé la Sécurité sociale après guerre, c'était une mesure équivalente à son PIB" argumente-t-il. "Il faut bien comprendre que le revenu universel est un instrument incroyable de redistribution. Pour son financement, le niveau des prélèvements augmentera, mais principalement et quasiment exclusivement sur les plus hauts revenus", explique-t-il.

Benoit Hamon prône aussi une refonte complète de la fiscalité, avec "un grand impôt sur le revenu qui fusionne IR actuel et CSG, avec dix tranches". Même chose en ce qui concerne le patrimoine : "Il faut un impôt unique sur le patrimoine qui fusionne tout ce qui existe (ISF, taxe foncière, droits de mutation). Le but est d'améliorer le rendement de l'impôt et de faire en sorte que les prélèvements sur les derniers déciles soient plus importants qu'aujourd'hui".

Par ailleurs, le candidat socialiste entend s'affranchir des critères européens en matière de déficit public, qui doit normalement être inférieur à 3% en 2017. "Ce critère des 3% ne s'entend plus dès lors qu'il faut procéder à des investissements importants pour financer la transition énergétique, mais aussi celle de notre modèle de développement", dit-il.

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(Avec Reuters)