Salaire des patrons : 40 personnalités appellent le gouvernement à serrer la vis

Par latribune.fr  |   |  419  mots
Jean-Christophe Cambadélis fait partie des signataires de l'appel avec Laurent Berger (CFDT) et la pneumologue Irène Frachon, entre autres.
Dans un appel publié dans Libération, Anne Hidalgo, Jean-Christophe Cambadélis, Philippe Martinez ou encore Nicolas Hulot demandent au gouvernement de légiférer afin de limiter les salaires des patrons. Une initiative qui intervient après les polémiques sur les revenus de Carlos Ghosn et Carlos Tavares.

Quarante personnalités, dont des responsables politiques et syndicaux ou des intellectuels, lancent un appel pour demander au gouvernement de légiférer afin de limiter les salaires des patrons, dans l'édition de Libération à paraître jeudi 19 mai.

"Nous demandons au gouvernement de légiférer pour que désormais, en France, un patron ne puisse pas être rémunéré plus de 100 Smic, soit 1,75 million d'euros par an", écrivent les signataires de cet "appel des 40 au CAC 40".

L'initiative intervient après les polémiques sur les salaires de patrons comme ceux de Renault et PSA Carlos Ghosn et Carlos Tavares, et la menace brandie mardi par le président François Hollande de passer par la loi.

De Cambadélis à Rosanvallon en passant par Montebourg

Parmi les premiers signataires figurent notamment le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, le président PS de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, la maire de Paris Anne Hidalgo, les députés PS Benoît Hamon et Karine Berger ou encore l'ex-ministre Arnaud Montebourg et la députée écologiste Cécile Duflot.

Les responsables syndicaux Laurent Berger (CFDT), Philippe Martinez (CGT), Carole Couvert (CFE-CGC), Luc Bérille (Unsa), Eric Beynel et Cécile Gondard Lalanne (Solidaires) ont également paraphé l'appel, comme l'économiste Thomas Piketty, le militant écologiste Nicolas Hulot, ou le président de l'Unef William Martinet.

Sont aussi signataires les sociologues Dominique Méda et Michel Wieviorka, l'historien Pierre Rosanvallon, la pneumologue Irène Frachon, ou encore l'écrivain et réalisateur Raphaël Glucksman.

L'écart entre le salaire des PDG et le salaire moyen a "explosé"

Dans cet appel à l'initiative du quotidien, assorti d'une pétition en ligne, les signataires estiment que l'on vit "une période inédite dans l'histoire du capitalisme contemporain" avec un écart entre le salaire des PDG et le salaire moyen qui a "explosé".

Ils soulignent que "le gouvernement a fait en 2013 le pari de l'autorégulation et que celui-ci a échoué", relevant "qu'en 2015, la rémunération totale des patrons du CAC 40 a augmenté entre 5 % et 11 % selon les évaluations".

     Lire aussi : La vérité sur les salaires des patrons du CAC 40 en 2015

Vers des mesures de régulation ?

Par ailleurs, mercredi 18 mai, les députés ont adopté en commission le principe selon lequel les votes des assemblées générales d'actionnaires sur les rémunérations des dirigeants d'entreprises seraient contraignants, avant une possible mesure similaire dans le projet de loi Sapin II.

(Avec AFP)