Santé : vers un doublement des franchises médicales, de 50 centimes à un euro

Par latribune.fr  |   |  445  mots
La franchise médicale s'élève actuellement à 50 centimes par boîte de médicaments et par acte paramédical (kiné, soins infirmiers...), ou à deux euros par transport sanitaire. (Crédits : Pixabay)
Le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave a annoncé ce vendredi que « la piste à l'étude » pour la hausse des franchises médicales était d'augmenter de 50 centimes ce reste à charge, autrement dit de le doubler en le portant à un euro. Une mesure dénoncée par les associations de patients et syndicats de médecins.

Se soigner va coûter un peu plus cher. Les franchises médicales devraient, selon Thomas Cazenave, interrogé sur France 2, augmenter de 50 centimes, à un euro.

Le ministre des Comptes publics a ajouté qu'il faudra prendre en « compte des situations les plus difficiles » parmi les patients », avant de justifier cette décision : « ce qu'on souhaite c'est garantir le financement de la Sécurité sociale » et, « effectivement, on cherche à faire des économies ».

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Un plafond par an et par patient

Créée en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, cette franchise est restée inchangée depuis : elle s'élève à 50 centimes par boîte de médicaments et par acte paramédical (kiné, soins infirmiers...), ou à deux euros par transport sanitaire. Le ministre a rappelé que le plafond de ces franchises était de 50 euros par an et par patient. Un plafond journalier a aussi été mis en place pour les actes paramédicaux et les transports sanitaires. On ne peut pas déduire plus de 2 € par jour pour les actes paramédicaux et plus de 4 € par jour pour les transports sanitaires.

« Depuis 2017, on a augmenté l'accès à la santé, aux lunettes, aux prothèses audio, aux soins dentaires, on continue à financer une santé accessible à tous, mais on doit aussi, en responsabilité, trouver parfois de nouvelles sources de financement pour garantir notre modèle », a fait valoir le ministre.

Une mesure « totalement inégalitaire »

Cette piste a déjà été évoquée par la Première ministre, le 23 août dernier, suscitant les critiques notamment du président de France Assos Santé, Gérard Raymond. « Je suis choqué de telles pistes en pleines vacances, sans aucune concertation, qui ciblent directement les malades », a-t-il réagi auprès de l'AFP. Il a par ailleurs jugé « très dommageable » qu'Elisabeth Borne ait définitivement rejeté la piste d'une hausse des taxes sur l'alcool, des produits « extrêmement dangereux pour la santé ».

S'attaquer aux franchises « est totalement inégalitaire » et revient à « faire payer les plus modestes, les plus malades » a averti de son côté, la présidente du syndicat de médecins MG France, Agnès Giannotti qui craint que certains « renoncent aux soins ». Même son de cloche du côté de la CGT : « De telles augmentations contreviennent au principe même de la Sécurité sociale » soit « chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Le patron du PS Olivier Faure et celui du PCF Fabien Roussel ont dénoncé à l'unisson « un nouvel impôt qui ne dit pas son nom ».

(Avec AFP)