Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger quittera ses fonctions le 21 juin et laisse la place à Marylise Léon

Par latribune.fr  |   |  657  mots
Laurent Berger quittera ses fonctions le 21 juin (Crédits : Reuters)
Le numéro 1 de la CFDT a annoncé, au quotidien « Le Monde » ce mercredi, qu'il quittera la tête du syndicat le 21 juin prochain. Il a précisé avoir proposé le nom de Marylise Léon, secrétaire générale adjointe depuis 2018, pour le remplacer.

[Article publié le mercredi 19 avril 2023 à 11h44 et mis à jour à 15h03] Alors que la contestation contre la réforme des retraites continue de gronder, malgré la promulgation du texte, la CFDT va changer de numéro 1. Laurent Berger a, en effet, annoncé, ce mercredi au Monde, qu'il allait quitter ses fonctions au 21 juin prochain. Le secrétaire général de la CFDT avait déjà annoncé son départ prochain, sans toutefois en préciser la date.

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 « J'avais dit, lors de notre congrès en juin 2022, à Lyon, que je m'en irai en cours de mandat. Il s'agit d'une décision mûrement réfléchie, arrêtée dès la fin 2021, après discussion avec mes collègues de la commission exécutive, » a-t-il explicité auprès du quotidien.

Une femme à la tête de la CFDT

« Je pense que, le 21 juin, je laisserai une CFDT qui va bien », a-t-il assuré, indiquant avoir « proposé au bureau national que ce soit Marylise Léon, qui est secrétaire générale adjointe depuis 2018 », pour le remplacer.

« Elle est capable, avec l'équipe qui sera autour d'elle, d'impulser un nouvel élan, comme j'ai essayé de le faire, à partir de 2012 jusqu'à aujourd'hui », a-t-il indiqué, précisant qu'« elle s'est battue avec énergie lors des négociations sur l'assurance-chômage et elle est convaincue que la transition écologique doit s'effectuer de façon juste sur le plan social ».

« Je crois qu'il est important que des femmes soient à la tête d'organisations syndicales », a jouté celui qui était à la tête de la CFDT depuis 2012. « Ce n'est ni un coup de tête ni un choix dicté par l'actualité », a-t-il encore affirmé. Et de juger qu'il est normal que la CFDT « se renouvelle ». Dans les faits, le nom de Marylise Léon circulait de longue date pour lui succéder.

C'est une femme, également, qui a succédé à Philippe Martinez le 31 mars dernier. Sophie Binet, ancienne secrétaire générale de la Fédération des cadres (Ugict), a ainsi pris la tête de la Confédération générale des travailleurs. Il s'agit de la première femme élue à la tête de la CGT. À 41 ans à peine, elle milite dans les instances nationales de la CGT depuis plus d'une dizaine d'années et s'est positionnée sur ce credo : la lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes.

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Le syndicalisme « sort gagnant » de la crise sociale

Sur le mouvement de contestation contre la réforme des retraites, dans lequel la CFDT joue un rôle important, Laurent Berger a réfuté l'idée que son départ puisse affaiblir l'ampleur de la mobilisation, estimant que le syndicalisme « sort gagnant de cette période ».

Par ailleurs, il a réaffirmé qu'il ne s'engagera pas en politique, estimant que « certains, parmi les soutiens du chef de l'Etat, ont voulu accréditer cette idée pour (lui) nuire et pour nuire à la CFDT ».

Macron assure avoir du « respect » pour Laurent Berger

De son côté, le gouvernement a réagi par la voix de son porte-parole. A l'issue du Conseil des ministres, Olivier Véran qui a estimé que Laurent Berger a été « un partenaire sérieux, exigeant, parfois coriace », après trois mois de bras de fer sur la réforme des retraites. Avec lui, le gouvernement a « pu obtenir des avancées importantes pour notre pays en matière de droits sociaux ou d'évolution du travail », a ajouté le ministre, citant « le dernier accord sur le partage de la valeur en entreprise ».

Emmanuel Macron a, quant à lui, assuré avoir du « respect » et de « l'amitié » pour le patron de la CFDT, niant que leur relation se résume au « désaccord » sur la réforme des retraites.

(Avec AFP)