Services publics : un sentiment de dégradation partagé par les usagers et les agents

Par latribune.fr  |   |  491  mots
La baisse du nombre de fonctionnaires reste l'un des leviers que le gouvernement compte utiliser pour réduire les dépenses publiques de trois points de PIB d'ici 2022, soit plus de 60 milliards d'euros. (Crédits : Regis Duvignau)
Les résultats de la consultation, lancée en novembre pour recueillir les avis des agents et des usagers des services publics, ont été présentés mercredi 2 mai par l'exécutif, à Bercy. Le constat est unanime : le service public se dégrade. Pour faire mieux, ils réclament, entre autres, une simplification des démarches et les agents attendent une meilleure reconnaissance.

Le service public se dégrade. C'est en tout cas ce qui ressort de la consultation lancée en novembre auprès des agents et des usagers des services publics, présentée mercredi 2 mai par l'exécutif à Bercy. Baptisée "Forum de l'action publique", cette consultation qui comportait deux volets - une plateforme en ligne et des événements régionaux - s'est déroulée du 24 novembre au 9 mars.

Lors du point presse mercredi, Olivier Dussopt, le secrétaire d'Etat à la fonction publique, n'a pas manqué de rappeler que cette démarche est censée "nourrir la réflexion à la fois pour "Action publique 2022" [le processus de transformation de l'action publique engagé par le gouvernement], mais aussi dans le cadre de la concertation que [le gouvernement] mène sur la fonction publique".

La CGT a aussitôt dénoncé "une opération de communication" et le syndicat Solidaires a parlé "d'un échec au vu de l'engouement particulièrement limité qu'il a suscité".

Un besoin de simplifier les démarches

Tout en manifestant un fort attachement au service public, les personnes qui ont répondu - quelque 17.000 personnes (10.000 agents, 7.000 usagers) pour le questionnaire en ligne, ouvert à tous - partagent un sentiment de dégradation de l'action des services publics (pour 66% des agents publics, et 60% des usagers), matérialisée par "la fermeture de certains services publics" et "des temps d'attente qui s'allongent".

Nombre de répondants lient cette dégradation à la baisse des moyens et aux réductions d'effectifs. Et ils ne sont pas au bout de leurs peines : en février, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a indiqué qu'un "plan de départs volontaires" pour les fonctionnaires allait être "étudié" dans le cadre des 120.000 suppressions de postes souhaitées par l'exécutif d'ici à la fin du quinquennat. L'objectif est de baisser la dépense publique de 3 points d'ici à 2022 (60 milliards d'euros), ce qui supposerait donc "une réflexion sur les missions et l'efficacité du service public".

Si le devoir de neutralité et le respect de la laïcité sont jugés plutôt bien mis en oeuvre, la continuité des services publics n'apparaît comme effective que pour 31% d'usagers, et la protection des plus fragiles pour 27%.

Pour faire mieux, beaucoup de répondants suggèrent de simplifier les démarches, réduire le délais de traitements des demandes et élargir les horaires d'accueil. Par ailleurs, la majorité des agents et usagers se prononce pour que le périmètre actuel des missions de service public reste inchangé.

Les agents réclament une meilleure reconnaissance

La plateforme en ligne proposait également, cette fois aux seuls agents, de formuler des propositions sur l'attractivité de la fonction publique et des problématiques de ressources humaines (RH). Un peu plus de 4.800 contributions ont été recueillies - un chiffre à rapprocher des 5,7 millions d'agents publics. Principales attentes : une meilleure reconnaissance et un meilleur accompagnement des déroulements de carrière.

(Avec AFP)