"Si on évite une dépression collective, ça repartira" (Nicolas Dufourcq, Bpifrance)

Par latribune.fr  |   |  336  mots
Nicolas Dufourcq, le patron de Bpifrance, qui a prévu d'injecter 3 milliards d'euros dans l'économie française.
Le patron de la banque publique d'investissement Bpifrance, Nicolas Dufourcq, a estimé samedi qu'il fallait mettre en place un "pont aérien de cash" pour soutenir les entreprises mises en difficulté par l'épidémie de coronavirus.

Emmanuel Macron a déjà dit qu'il soutiendrait l'économie face à l'épidémie de coronavirus "quel qu'en soit le coût". Nicolas Dufourcq, le patron de la banque publique d'investissement, Bpifrance, confirme. Le dirigeant a estimé samedi, au micro de France Inter, qu'il faut mettre en place un "pont aérien de cash" pour aider les entreprises "en détresse", qui vivent ce qui s'apparente à "une crise cardiaque". Il a mentionné particulièrement les secteurs de l'hôtellerie, de l'événementiel ou encore les autocaristes.

La notion de "pont aérien" fait référence au ravitaillement par les airs mis en place par les Américains et les Britanniques lors du blocus de la ville de Berlin, de l'automne 1948 à l'automne 1949.

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3 milliards d'euros injectés dans l'économie française

Le gouvernement a mis à contribution Bpifrance pour soutenir la trésorerie des PME et des entreprises de tailles intermédiaires, via notamment l'octroi aux banques d'une garantie à 90% des crédits qu'elles accordent à ces entreprises en difficulté.

Ce plan "permet d'injecter 3 milliards d'euros de crédit dans l'économie française", a indiqué le patron de la banque publique, ajoutant que "s'il faut plus, s'il faut passer à 6, 7, 8 ou 9 milliards, on le fera".

Il s'est toutefois voulu rassurant sur le caractère temporaire de cette crise, avec la reprise de l'activité qui s'amorce en Chine, et une certaine résistance de nombreux secteurs économiques, touchés dans une moindre mesure par les conséquences de l'épidémie.

"Il y a des canaux de transmission de la crise", via les difficultés des chaines d'approvisionnement dans certaines industries. "Mais les commandes ne sont pas annulées (...) pour l'instant ça tient", a-t-il noté. "La Chine est en train de repartir" et "les bateaux qui partent de Chine sont à nouveau pleins", a-t-il souligné.

Selon lui, "si les psychologies ne flanchent pas, si on ne rentre pas dans une sorte de complexe dépressif collectif (...) ça repartira".