SNCF : Elisabeth Borne dénonce la "grève politique"

Par latribune.fr  |   |  419  mots
La ministre des transports Elisabeth Borne dénonce "la grève politique" de la CGT Cheminots et SUD Rail dont le but n'est pas la "défense du service public" de la SNCF mais "la contestation du gouvernement", dans un entretien au Parisien dimanche.

Alors qu'une seizième séquence de grève de deux jours à la SNCF a démarré dimanche, la réforme ferroviaire a été définitivement adoptée cette semaine au Parlement.

"Le gouvernement a fini sa part de la réforme", affirme la ministre. "Une nouvelle page s'ouvre avec la négociation collective au niveau de la branche ferroviaire entre les syndicats, l'UTP", le patronat du secteur, dont la première réunion s'est tenue vendredi.

Les syndicats en sont sortis divisés : la CGT Cheminots a dénoncé une "provocation" tandis que CFDT et Unsa ont vu des avancées.

Elisabeth Borne confie son "bon espoir qu'on aboutisse à un accord" avec la CFDT et l'Unsa "d'ici à fin 2019" car ces deux syndicats "ont obtenu du patronat des garanties en matière de protection sociale, de facilités de circulation ou de prise en compte de l'ancienneté dans le calcul des rémunérations".

Mais la CGT Cheminots et SUD Rail ont annoncé leur intention de continuer la grève en juillet. Pour Elisabeth Borne, "leur grève est une grève politique". Elle cible particulièrement la CGT Cheminots dont "le sens du combat (...) n'est pas la défense du service public, c'est une contestation du gouvernement".

"Il faut que SUD et la CGT sortent de cette posture. Après la semaine du bac, est-ce que l'objectif, c'est de perturber les vacances des Français ?", demande la ministre.

Pour Laurent Brun, la ministre "n'entend pas ce qu'on dit"

"La ministre explique que nous ne défendons ni le service public, ni les cheminots. C'est bien digne de sa méthode. Elle écoute, mais elle n'entend pas ce qu'on dit", rétorque le secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun, dans une interview à paraître lundi dans La Marseillaise.

"Nous n'avons pas cessé pendant la réunion de vendredi d'ailleurs, d'intervenir sur les questions de service public et de droits des cheminots. Je regrette qu'elle soit à ce point sourde à nos interventions", poursuit-il.

Les propositions de la CGT "sont en contradiction totale avec celles du gouvernement puisque c'est un gouvernement libéral. Mais nous assumons la contradiction", explique-t-il.

Interrogé pour savoir s'il craint que l'intersyndicale se disloque, il estime que "viendra peut-être la question: 'est-il possible de continuer à agir ?' Et ça, ça peut créer de la division avec certains qui considèrent qu'on peut continuer et d'autres pas. Mais ce sera une division sur la forme et non sur le fond".

(avec l'AFP)