Taxes sur l'acier et l'aluminium : la France passe à l'offensive

Par latribune.fr  |   |  521  mots
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi l'instauration de droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium importés aux Etats-Unis par l'Union européenne, le Canada et le Mexique à compter du 1er juin. (Crédits : YVES HERMAN)
Le gouvernement américain a décidé ce vendredi de taxer l'acier et l'aluminium importés aux États-Unis par l'Union européenne, le Canada et le Mexique. Face à cette nouvelle sortie fracassante de Donald Trump, Paris annonce des représailles. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert évoque même la possibilité de prendre de sévères mesures sur certains articles américains dans les jours à venir.

La guerre est déclarée. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a évoqué aujourd'hui la possibilité de sanctionner certains produits américains en réponse à l'instauration des droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés aux États-Unis.

"C'est une décision unilatérale, injustifiée, injustifiable et totalement dangereuse pour notre industrie qui peut remettre en cause beaucoup d'emplois sur le territoire français et nous n'allons pas rester sans rien faire",  a déclaré le ministre sur Cnews.

"Il y a des mesures qui peuvent être prises sur un certain nombre de produits américains", a-t-il ajouté en évoquant les "produits textiles", les "motos", "certains produits spiritueux".

Les vins et spiritueux représentent "11 milliards d'euros d'excédent dans la balance commerciale," selon le ministre de l'Agriculture. Les exportations totales vers les États-Unis sont chiffrées à 61 milliards d'euros. "Regardez ce que la France exporte vers les États-Unis en matière de vins et spiritueux, nous avons aussi la capacité à pouvoir (...) axer une prime particulière."

Macron annonce la couleur à son homologue américain

Emmanuel Macron, qui s'est entretenu dans la nuit de jeudi à vendredi avec Donald Trump, a qualifié cette décision d"erreur" et jugé qu'elle était "illégale".

Il a souligné notamment que "l'Union européenne réagirait en prenant les mesures appropriées, de manière ferme et proportionnée, en conformité avec le droit de l'OMC (Organisation mondiale du commerce, ndlr)".

Le chef de l'Etat a estimé par ailleurs qu'il y avait " de graves dysfonctionnements dans le commerce international, et que pour les résoudre, la seule voie viable était de renforcer les règles qui régissent le commerce". Il appelle donc l'Union européenne, les États-Unis, la Chine et le Japon à "travailler activement à refondre les règles de l'OMC, notamment pour résorber les surcapacités, encadrer les subventions, mieux protéger la propriété intellectuelle".

L'Union européenne préoccupée

Face aux restrictions du gouvernement américain, le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker a évoqué être très préoccupé par cette situation qualifiant ces restrictions d'être "injustifiées". Pour lui, la décision est donc sans appel.

 Jean Claude Juncker, président de la commission européenne. Crédits: Reuters.

Les États-Unis ne nous laissent à présent pas d'autre choix que d'engager une procédure de règlement des différends devant l'OMC et d'imposer des droits de douane additionnels sur un certain nombre d'importations en provenance des États-Unis. Nous défendrons les intérêts de l'Union, dans le plein respect du droit international du commerce.» a affirmé ce dernier à Bruxelles.

La frayeur d'une guerre commerciale

Les États-Unis ont annoncé jeudi l'instauration de droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium importés aux États-Unis par l'Union européenne, le Canada et le Mexique à compter du 1er juin.

Cette décision met fin à deux mois d'exemptions accordées à ces trois partenaires de Washington par le président Donald Trump afin d'encourager des discussions plus générales sur les échanges commerciaux et relancer les craintes d'une guerre commerciale.

(avec Reuters)