Un carnage évité dans un train Thalys

Par latribune.fr  |   |  758  mots
Deux des militaires ont été blessés
Des militaires américains ont maitrisé un homme lourdement armé dans Thalys Amsterdam-Paris.

Un carnage a été évité vendredi dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris lorsque des militaires américains ont maîtrisé un homme lourdement armé qui a ouvert le feu, une attaque vraisemblablement terroriste menée huit mois après les attentats de janvier à Paris. Deux des militaires ont été blessés, l'un par balle, l'autre par arme blanche, mais leurs jours ne sont pas en danger.

Le président américain Barack Obama a salué leur action "héroïque", qui a probablement empêché une "tragédie bien pire". Il était 15h50 GMT quand au moins un coup de feu a été tiré dans le train à grande vitesse Thalys 9364, à hauteur de Oignies, en Haute Picardie, dans le nord de la France. La section antiterroriste du parquet de Paris a annoncé qu'elle se saisissait de l'enquête "au vu de l'armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte", tandis que le Premier ministre belge Charles Michel a parlé d'une "attaque terroriste".

Le suspect formellement identifié

Le suspect, qui était monté à Bruxelles, a été interpellé peu après 16H00 GMT en gare d'Arras (nord), où le Thalys a été arrêté, et placé en garde à vue. Il a été formellement identifié comme étant Ayoub El Khazzani, le ressortissant marocain signalé par les services de renseignement espagnols comme appartenant à la mouvance islamiste radicale, a-t-on appris samedi de source policière.

L'homme, qui aura 26 ans le 3 septembre, a été identifié par divers éléments matériels, dont ses empreintes digitales, a-t-on précisé de même source.

L'homme a vécu en Espagne et avait été signalé par les services de renseignement espagnols à leurs confrères français. "Des sources de l'unité antiterroriste espagnole ont indiqué que ce jeune, qui apparaissait dans les registres comme radical, "a résidé" en Espagne pendant un an, jusqu'en 2014, au moment où il a décidé de déménager en France", écrit le quotidien espagnol El Pais. "Ces mêmes sources ont précisé que l'auteur de l'attaque a ensuite voyagé en Syrie, avant de retourner peu après vers l'Hexagone", ajoute le journal.

Hollande recevra dans les prochains jours les militaires américains

L'auteur des tirs, qui était en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source policière, a été maîtrisé par deux militaires américains qui l'auraient entendu recharger une arme dans les toilettes. Un troisième militaire américain, qui lui n'a pas été blessé, à participé à la neutralisation du tireur, selon une source proche de l'enquête.

Le militaire blessé par balle a été héliporté à l'hôpital de Lille. La deuxième victime, blessée par un coup de cutter au niveau du coude, portant une plaie superficielle et souffrant également d'une fracture au doigt, a été hospitalisé à Arras, selon une source proche du dossier. Le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu à la gare d'Arras, a salué ces Américains "particulièrement courageux", le Premier ministre Manuel Valls leur exprimant sa "gratitude".

Le président français François Hollande a annoncé avoir appelé M. Michel pour convenir avec lui de "coopérer étroitement" dans l'enquête. Il recevra par ailleurs "dans les prochains jours" les personnes ayant maîtrisé le suspect du Thalys.

Comme dans un film 

 Le suspect "était torse nu, assez fin et sec", a décrit à l'AFP Damien, 35 ans, un passager originaire de Paris. Lorsqu'il a tiré, "ça a fait clic-clic-clic, sans faire de coup de feu comme dans les films", a-t-il raconté. "Une personne avec un tee-shirt vert, rasé, (selon les premiers éléments le militaire américain, ndlr) l'a vu, s'est jeté sur lui et l'a plaqué au sol", a-t-il ajouté. "J'ai entendu des coups de feu, sans doute deux, et un type s'est écroulé", a relaté Christina Cathleen Coons, New-Yorkaise de 28 ans, en vacances en Europe. Il y avait "du sang partout", a-t-elle poursuivi, montrant des photos de la scène, qui font désormais le tour du monde des réseaux sociaux.

"C'était comme dans un film sauf que c'était la réalité", a témoigné une autre passagère, Arcange Shannon. En descendant du train elle a vu "une personne sur une chaise avec les mains en sang et le visage tuméfié". Les passagers du Thalys, filiale de la SNCF (chemins de fer français), ont été pris en charge dans un gymnase tout proche de la gare d'Arras.

(Avec AFP)

Dernière mise à jour le 23 août à 10h44.