Un coup de mou dans l'industrie française ?

Par Fabien Piliu  |   |  511  mots
Pour le troisième mois consécutif, l'activité a reculé dans le secteur manufacturier en juin.
L'activité a reculé pour le troisième mois consécutif en juin, au détriment de l'emploi manufacturier. La reprise économique reste bien fragile.

La reprise est fragile. N'en déplaise à François Hollande, qui la considère comme acquise, le dynamisme de l'activité n'est pas une tendance lourde.

Dévoilé ce vendredi, l'indice PMI du cabinet Markit qui repose sur les intentions des directeurs d'achats se maintient pour le troisième mois consécutif sous la barre des 50, ce qui signifie que l'activité recule. Les conséquences sur l'emploi ne se font pas attendre. Selon Markit, la baisse de la charge de travail entraîne un nouveau recul de l'emploi dans le secteur manufacturier français en juin. " Les fabricants mentionnent une baisse des effectifs pour le quatrième mois consécutif, le taux de contraction de l'emploi fléchissant néanmoins par rapport à mai "», indique le cabinet.

Une baisse des nouvelles commandes

"La conjoncture reste difficile dans le secteur manufacturier français en juin, le renforcement de la baisse des nouvelles commandes entraînant un nouveau recul de la production. Les entreprises mentionnent en effet un environnement économique défavorable à la demande, tant sur le marché intérieur que sur les marchés à l'export, qui continue d'entraver la croissance du secteur comme en témoignent les réductions de stocks et d'effectifs signalées au cours du mois ", explique Jack Kennedy, Senior Economist à Markit. Les conflits sociaux et les inondations - qui ont surtout frappé le bassin parisien - expliquent-ils ce coup de mou ? Le cabinet ne le précise pas. Mais ces événements ont probablement pesé sur l'activité du secteur secondaire.

Les ventes d'automobiles décélèrent

Autre mauvaise nouvelle du jour, les ventes de véhicules automobiles neufs ont très nettement décéléré. Elles n'ont augmenté que de 0,8% en juin selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Il affiche toutefois une nette progression, de 8,3%, sur les six premiers mois de 2016.

"Même si le rythme de hausse des immatriculations risque de ralentir au second semestre, la croissance sur l'année devrait s'établir autour de 5%", a estimé le président du CCFA, Christian Peugeot, lors d'une conférence de presse.

L'Insee sur la même longueur d'ondes

Le cabinet Markit n'est pas le seul à constater les difficultés actuelles de l'industrie. Certes, la production industrielle a rebondit en avril selon l'Insee. Mais entre février et avril, c'est un recul de 0,6% que l'Institut constate. Le repli est encore plus fort dans l'industrie manufacturière (-1,2 %).

L'impact limité du Brexit

Bien évidemment, le Brexit n'a pas eu d'impact sur l'activité du secteur manufacturier en juin. En aura-t-il ? Sur le plan comptable, les économistes du Crédit Agricole sont plutôt rassurants. "À court terme joueront les turbulences des marchés et une dégradation du climat des affaires. À moyen terme, la croissance sera impactée par un ralentissement des exportations et des investissements étrangers. Au total, l'impact négatif sur la croissance française serait assez mesuré et étalé dans le temps, de l'ordre de 0,4% en cumulé en 2016-2019, si la sortie se fait avec un accord de libre-échange (ALE), et de 0,6% sans ALE", expliquent-ils.