Vaccination des enfants, nouvelles restrictions, troisième dose : le menu du Conseil de défense face à la 5ème vague de Covid-19

Par latribune.fr  |   |  744  mots
La vaccination des 5-11 ans contre le Covid-19 sera au programme du Conseil de défense sanitaire lundi, selon un document du ministère de la Santé. (Crédits : RODRIGO GARRIDO)
A deux semaines des fêtes de fin d'année et alors que l'épidémie de Covid-19 flambe sur le territoire, le gouvernement va devoir trancher sur d'éventuelles nouvelles mesures. L'exécutif n'envisage pas de restrictions pour tous, contrairement à d'autres pays européens. D'autre part, la question de la vaccination des enfants sera au cœur du Conseil de défense sanitaire qui se tient ce lundi.

Alors que la cinquième vague continue de frapper l'Hexagone et que le variant Omicron s'est ajouté à l'équation, le gouvernement va-t-il resserrer la vis ? La question sera tranchée ce lundi, à l'issue du Conseil de défense sanitaire.

Face à un variant Delta très contagieux et une efficacité vaccinale qui s'estompe avec le temps, le nombre de nouveaux cas quotidiens se compte désormais en dizaine de milliers, avec 42.252 cas dimanche, une situation qui ne cesse de se dégrader. La France a même désormais dépassée la moyenne de l'Union européenne, avec 608 cas de Covid-19 par million de personnes contre 595 en moyenne dans l'UE, selon Covidtracker le 4 décembre.

"Plan blanc" réactivé dans certains hôpitaux

Plus inquiétant, le nombre de patients hospitalisés est aujourd'hui supérieur à 11.000, un seuil qui n'avait plus été atteint depuis fin août. Plusieurs hôpitaux ont réactivé leur "plan blanc", mesure qui permet la déprogrammation d'opérations non urgentes et de solliciter des renforts de personnels.

Cette cinquième vague a déjà poussé plusieurs pays européens à mettre en place de nouvelles restrictions. L'Allemagne va en effet interdire l'accès aux restaurants, commerces non essentiels et lieux de culture aux non-vaccinés. L'Autriche vit, jusqu'au 11 décembre, un nouveau confinement partiel. La Belgique va quant à elle fermer ses écoles primaires avec une semaine d'avance pour les congés de Noël. Mais la France ne semble pas sur cette ligne. "En étant vigilants et responsables, nous avons tous les moyens de passer Noël ensemble", a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dans un entretien au Parisien dimanche.

"Il faut restreindre au maximum le virus et restreindre au minimum les contraintes sur nos libertés", a renchéri Christophe Castaner, le patron des députés LREM.

Vers une vaccination des enfants en janvier

Autre question cruciale qui va être abordée aujourd'hui : alors que le taux d'incidence explose chez les enfants, la vaccination des 5-11 ans devrait être au programme de ce Conseil de défense sanitaire.

La Haute autorité de santé (HAS) a déjà donné son feu vert pour vacciner les enfants présentant des risques de faire des formes graves de la maladie (souffrant par exemple de maladies hépatiques chroniques, de maladies cardiaques et respiratoires chroniques ou d'obésité) mais ne s'est pas encore prononcée pour les autres.

"Si elle devait le faire positivement, et qu'une décision politique était prise en ce sens, les vaccinations pourraient démarrer au début du mois de janvier sur la base du volontariat", a indiqué Gabriel Attal.

Un document du ministère de la Santé consulté par l'AFP évoque l'annonce d'un "calendrier précis" après le Conseil de défense ce jour.

Eviter les mesures "qui concernent tout le monde"

Le gouvernement devrait aussi marteler la nécessité de respecter les gestes barrières, plusieurs études ayant noté un recul de la vigilance des Français. Le porte-parole du gouvernement a exclu en revanche le retour des jauges, assurant que l'objectif est "d'éviter d'avoir à reprendre des mesures générales qui concernent tout le monde".

Reste aussi la cartouche du vaccin et de la dose de rappel, qui permet de considérablement "booster" l'immunité, a souligné vendredi Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, qui conseille le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire. Plus de 10 millions de Français ont déjà franchi le pas. De plus, l'exécutif promet l'ouverture de nouveaux créneaux et martèle qu'il n'y aura pas de pénurie de doses et invite à ne bouder aucun vaccin à ARN messager (Pfizer mais aussi Moderna).

Enfin, pour ne rien arranger, la diffusion du variant Omicron, possiblement plus contagieux et résistant aux vaccins, pèse comme une épée de Damoclès. Seize cas sont désormais confirmés en France, selon le dernier bilan officiel en date de samedi des autorités sanitaires. Un bilan appelé à évoluer rapidement. Les scientifiques surveillent aussi un nouveau variant, détecté pour la première fois au Congo et en France. "Il porte beaucoup de mutations, sans atteindre le nombre record d'Omicron, et il a lui aussi un potentiel de transmission important", a souligné dans le JDD le virologue Bruno Lina. Mais "en attendant davantage de certitudes sur ces variants, "notre problème, pour les fêtes, c'est Delta", a-t-il rappelé.

(Avec AFP)