Malgré la 5ème vague et Omicron, la croissance résiste (pour l'instant) en Europe

La croissance du secteur privé a accéléré sur le Vieux continent en novembre, tirée par les services. Mais ce rebond pourrait être éphémère en raison notamment du nouveau variant du coronavirus apparu en Afrique australe et qui pèse sur la confiance des entreprises et des consommateurs.
Grégoire Normand
Une partie de la hausse concerne des dépenses contraintes (factures d'énergie, essence,...) difficilement arbitrables pour des ménages.
Une partie de la hausse concerne des dépenses contraintes (factures d'énergie, essence,...) difficilement arbitrables pour des ménages. (Crédits : Arnd Wiegmann)

La déferlante va-t-elle à nouveau plomber l'économie européenne ? Alors que la plupart des Etats membres ont mis en oeuvre des mesures de restriction depuis des semaines, les derniers indicateurs PMI, très observés dans les milieux économiques et financiers, indiquent que l'activité en zone euro a accéléré en zone euro au cours du mois de novembre. Cet indice composite dévoilé ce vendredi 3 décembre qui prend en compte les services et l'industrie se situe à 55,4 en novembre contre 55,2 en octobre. L'activité est en expansion lorsque le seuil de 50 est dépassé et en récession lorsque l'activité est en deça de 50. "Ce renforcement de la croissance marque en outre la fin d'une période de ralentissement de trois mois, au cours de laquelle l'indice titre a perdu six points" explique l'institut Markit dans un communiqué.

Cette embellie pourrait cependant être de courte durée. En effet, les restrictions mises en oeuvre partout en Europe pourraient gripper la reprise avant la fin de l'année. "L'accélération de la croissance de la zone euro mise en évidence par les données PMI du mois de novembre risque de se révéler éphémère. De fait, la hausse de la demande s'est affaiblie, et les inquiétudes liées à l'évolution de la pandémie ont fait reculer la confiance des entreprises" a déclaré l'économiste en chef de Markit Chris Williamson. En outre, l'enquête a été réalisée entre le 10 et le 25 novembre. Même si le variant Omicron pouvait être présent sur le Vieux continent, les autorités sanitaires ont évité de tirer la sonnette d'alarme durant cette période. Les premiers cas détectés et identifiés en Afrique du Sud ont clairement changé la donne en seulement quelques jours.

"Les conditions pour que la reprise se poursuive en zone euro sont à première vue toutes réunies mais il va de soi que les rythmes de croissance vont se modérer" a indiqué l'économiste en chef de ODDO Securité Bruno Cavalier dans une récente note.

Les services ont résisté

Les enquêtes menées par Markit auprès des directeurs d'achat montrent un coup de fouet de l'activité dans les services. L'indice PMI a atteint 55,9 contre 54,6 en octobre. La plupart des grandes économies européennes ont enregistré une accélération de leur activité dans le tertiaire notamment en Espagne et en Italie. En Irlande, l'indicateur culmine à 59,3 points, soit un plus haut de 7 mois. En Allemagne, la croissance a été relativement modérée, restant proche du creux du mois d'octobre. Compte tenu du poids des services dans l'économie européenne, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait continuer d'accélérer dans les mois à venir mais à un rythme moins soutenu en raison des restrictions.

L'industrie toujours à la peine

Les moteurs de l'appareil productif européen souffrent toujours. Près de deux ans après l'arrivée du virus sur le continent, les vagues à répétition ont fortement chamboulé les chaînes d'approvisionnement des industries européennes très dépendantes des fournisseurs asiatiques. En Allemagne ou en France, les grands groupes industriels et leurs fournisseurs continuent d'être à la peine après de longs mois de fermeture des frontières. L'industrie européenne qui était déjà en perte de vitesse avant la pandémie pourrait sortir grandement affaiblie par cette pandémie à rallonge même si les annonces de relocalisations se multiplient. "La situation sanitaire actuelle difficile risque de ralentir une nouvelle fois l'économie française. Les nouvelles restrictions internationales de voyage ne sont pas une bonne nouvelle pour la production aéronautique française et, avec le ralentissement attendu de la croissance mondiale, la croissance de la production industrielle pourrait ralentir dans les prochains mois" a commenté l'économiste d'ING Charlotte de Montpellier en charge du suivi de la France dans une note.

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Des pressions inflationnistes jusqu'à quand ?

C'est la question qui taraude les économistes et les banques centrales actuellement. La flambée des prix de l'énergie et des matières premières continuent de peser sur les coûts de production des entreprises et le porte-monnaie des consommateurs. A quelques semaines des fêtes de fin d'année, la consommation d'énergie devrait accélérer et les factures devraient s'alourdir. Au final, le pouvoir d'achat des Européens pourrait être rogné malgré les mesures mises en oeuvre par les Etats pour tenter d'amortir cette hausse.

Surtout qu'une partie de la hausse concerne des dépenses contraintes (factures d'énergie, essence,...) difficilement arbitrables pour des ménages dépendants de la voiture ou des énergies fossiles. Il est encore difficile à ce stade d'évaluer la durée des pressions inflationnistes. Le prolongement de la pandémie repousse sans cesse le retour à une économie sans menace sanitaire. Le défi pour la BCE serait d'amorcer un resserrement prématuré de sa politique monétaire ("tapering") au risque de casser les moteurs de la croissance encore sous asphyxie.

Grégoire Normand
Commentaires 5
à écrit le 04/12/2021 à 9:34
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De toute facon, on va vraiment tous mourir du variant Omicron, car avec un taux de contamination de 0.002% (200 pour 100.000) c'est vraiment la fin ! La grippe c'est 2% en taux de contamination, CQFD.

à écrit le 03/12/2021 à 20:06
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Bien sur que la croissance résiste. Ce gouvernement Français et d'Europe qui souhaitent effrayer les populations en permanence, pour s'injecter un vaccin Pfizer, une sté US condamnés à des milliards $ par la justice américaine, dans son histoire d...

à écrit le 03/12/2021 à 17:07
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"Une partie de la hausse concerne des dépenses contraintes (factures d'énergie, essence,...) difficilement arbitrables pour des ménages. " Forcément vu que les entreprises des actionnaires milliardaires se sont greffées sur les caisses publiques, qua...

le 03/12/2021 à 19:59
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Citoyen, de blasé vous passez à halluciné.

le 04/12/2021 à 9:37
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@ multipseudos: Ok t'as fait acte de présence tu peux dégager maintenant. Signalé.

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