Variant Delta : le taux d'incidence augmente dans 11 régions, l'Elysée évalue les scénarios

Par latribune.fr  |   |  621  mots
« Le gouvernement travaille sur tous les scénarios possibles », a affirmé Gabriel Attal mercredi. (Crédits : Reuters)
Pour éviter le risque d'une quatrième vague qui pourrait entrainer de nouvelles restrictions dans l'Hexagone, le gouvernement n'a plus qu'une solution : encourager massivement la vaccination. En même temps, le fait de la rendre obligatoire fait de plus en plus débat. Un Conseil de défense se tiendra lundi. "Toute nouvelle restriction d'activité serait dramatique pour les acteurs du commerce", ont déjà prévenu plusieurs fédérations professionnelles.

La course contre la montre pour freiner la propagation du variant Delta sur le territoire français est enclenchée. Mais pour éviter de subir a posteriori le Covid-19, comme en 2020 en arrêtant l'activité économique, le gouvernement d'Emmanuel Macron veut éviter la quatrième vague avec les vaccins. Mercredi, à l'issue d'un Conseil de défense Covid puis du Conseil des ministres, il a de nouveau appelé à une "vaccination massive", qui est "la carte maîtresse" pour faire face au "risque d'une quatrième vague rapide" avec la hausse du variant Delta.

Et pour cause. Le variant Delta représente désormais quelque 40% du nombre de cas de Covid-19, a déclaré Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

"Le taux d'incidence augmente dans 11 régions métropolitaines en France et les signaux d'alerte se multiplient en raison du variant Delta", a-t-il affirmé.

Ce même taux d'incidence, c'est à dire le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants a augmenté de 20% en plus de sept jours, a précisé le porte-parole.

Aussi, "le gouvernement travaille sur tous les scénarios possibles". "Un conseil de défense aura lieu lundi", a-t-il ajouté.

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Pour rappel, la France est encore autour des 34% de la population entière vaccinée, selon les données Our World in Data au 5 juillet. Sur la première dose reçue, signe que le mouvement est plus lent à amorcer dans l'Hexagone, la part à 51% de la population de primo-vaccinés est inférieure à celle de l'Allemagne (56%) ou encore de celle de l'Italie (57%).

Les commerçants ne veulent pas de nouvelles fermetures

Aussi, pour anticiper tout scénario dont celui de nouvelles fermetures pour éviter la propagation, les commerçants "appellent solennellement les Français à se faire vacciner". De grandes fédérations de commerces expliquent mercredi voir dans le vaccin le meilleur moyen d'éviter de fermer à nouveau, alors que les appels à la vaccination se multiplient, les mutuelles étant les dernières en date à se positionner en faveur de l'obligation pour les soignants.

"Toute nouvelle restriction d'activité serait dramatique pour les acteurs du commerce", ont déclaré l'association de fédérations professionnelles Conseil du Commerce de France (CDCF) et la Confédération des commerçants de France (CDF) dans un communiqué commun, appelant "les Français, et particulièrement leurs clients, à la responsabilité, individuelle et collective".

"Le commerce c'est la vie. Pour la préserver, un geste, une attitude s'impose : se faire vacciner", synthétise Francis Palombi, président de la CDF. "C'est rapide, c'est gratuit et c'est sans risque majeur. Vaccinons-nous pour éviter un quatrième confinement!"

"Nous ne souhaitons pas que le gouvernement ait de nouveau à faire ce choix cornélien de fermer les commerces pour réduire les flux alors même que nous ne sommes pas des lieux de contamination", complète William Koeberlé, président du CDCF.

Le même jour, la Mutualité Française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles en France, s'est dite favorable à l'obligation vaccinale des soignants pour protéger "toutes les personnes particulièrement vulnérables à la pandémie".

Depuis plusieurs jours, le débat s'intensifie sur cette éventuelle obligation, à mesure que le variant Delta progresse en France et que seulement 57% des professionnels des EHPAD et 64% des professionnels des établissements de santé ont reçu une première injection, selon la Fédération hospitalière de France le 30 juin. Le Premier ministre doit consulter jeudi en visio les associations d'élus à ce sujet.

(Avec AFP et Reuters)

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