Biden : "il est temps que les 1% d'Américains les plus riches commencent à payer leur juste part"

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  722  mots
(Crédits : TOM BRENNER)
Le président américain Joe Biden a appelé mercredi devant le Congrès à augmenter les contributions fiscales des entreprises et des Américains les plus riches pour financer son plan d'aide aux familles sans augmenter le déficit.

Augmenter les contributions fiscales des entreprises et des Américains les plus riches pour financer son plan d'aide aux familles sans augmenter le déficit : c'est ce qu'a proposé ce mercredi le président américain Joe Biden devant le Congrès, dans le but de doper la compétitivité de l'Amérique et régénérer sa classe moyenne.

"Il est temps que les entreprises américaines et que les 1% d'Américains les plus riches commencent à payer leur juste part", a lancé le président démocrate.

Alors que le redressement de l'économie américaine est lancé, Joe Biden a proposé d'annuler les baisses d'impôts pour les plus riches votées sous Donald Trump et de s'attaquer aux niches fiscales dont ils bénéficient, avec une promesse martelée sur tous les tons : toute personne gagnant moins de 400.000 dollars par an ne verra pas ses impôts augmenter.Objectif : faire rentrer dans les caisses de l'Etat 700 milliards de dollars sur 10 ans. Ces propositions de réformes fiscales visent à financer un vaste plan de 1.800 milliards de dollars centré sur l'éducation et l'aide aux familles : 1.000 milliards d'investissements et 800 milliards de réductions d'impôts pour la classe moyenne. Pour rappel, ce  "projet pour les familles américaines" vient s'ajouter au plan d'infrastructures de 2.000 milliards de dollars, déjà promu par le président démocrate et encore loin d'être avalisé par le Congrès. Il fait aussi suite aux mesures de soutien face à l'épidémie de Covid-19 qui, fortes de 1.900 milliards de dollars, ont déjà permis la distribution de chèques de 1.400 dollars aux familles américaines. Retour sur les mesures annoncées.

Relever le taux maximal d'imposition de 37% à 39,6%

Cette mesure-phare du plan prévoit de refaire passer le taux maximal d'imposition de 37% à 39,6%, détricotant ainsi ce qui avait été adopté sous Donald Trump, lors de la réforme fiscale de 2017. Cette proposition concernera uniquement les 1% de foyers les plus riches, selon la Maison Blanche.

Mettre fin aux niches fiscales dont bénéficient les plus riches

Joe Biden veut en premier lieu augmenter les impôts sur les revenus du capital (ventes d'actions, de biens immobiliers, ...) pour les 0,3% d'Américains les plus riches, une promesse de campagne. Le taux d'imposition de ces revenus serait quasiment doublé, passant de 20% à 39,6%. Environ 500.000 foyers sont concernés par cette hausse d'impôts.

Le projet prévoit également de supprimer la possibilité, pour les plus riches, d'échapper à l'impôt en transmettant leur patrimoine à leurs héritiers, "ce qui exacerbe les inégalités", mais aussi de faire payer des impôts sur leur revenu aux associés de fonds spéculatifs, "comme tout autre travailleur", sans pouvoir utiliser de niche fiscale comme c'est le cas actuellement.

D'autres niches seront supprimées, qui concernent les investisseurs immobiliers les plus aisés et les grosses entreprises qui déclarent des pertes commerciales. Enfin, le plan de Joe Biden veut donner à l'administration plus de moyens de contrôle, afin de s'assurer que "les riches paient ce qu'ils doivent". Cela doit permettre de faire rentrer dans les caisses de l'Etat 700 milliards de dollars sur 10 ans.

Crédits d'impôts pour les familles

Le montant du crédit d'impôt accordé par enfant sera relevé, de 2.000 dollars actuellement à 3.000 ou 3.600 dollars selon l'âge de l'enfant. Le projet prévoit également de pérenniser la hausse du crédit d'impôt accordé pour la garde d'enfants, prévue dans le cadre du plan de relance adopté début mars.

Plus d'accès à l'éducation, de la crèche à l'université

L'administration veut mettre sur la table 200 milliards de dollars pour accueillir tous les enfants à la maternelle à partir de trois ans, de nombreux établissements publics ne les accueillant actuellement qu'à partir de 5 ans, et 109 milliards pour offrir deux ans de frais de scolarité à tous les étudiants dans les universités dites communautaires. Il est aussi prévu d'augmenter les aides aux étudiants à faibles revenus et de consacrer 9 milliards aux enseignants.

Faciliter la garde des jeunes enfants

Grâce à des aides financières, les familles des classes populaires et moyennes dépenseront, au maximum, 7% de leurs revenus pour la garde des enfants de moins de 5 ans. L'administration veut aussi aboutir dans dix ans à la garantie de congés maternité, parental ou maladie de douze semaines.

 (avec AFP)