Climat : Les dirigeants affichent leurs ambitions au sommet mondial de Biden

Alors que Joe Biden a appelé jeudi le monde à « l'action » lors de son sommet sur le climat, en dévoilant un nouvel objectif américain de réduction des émissions polluantes, plusieurs dirigeants ont, un à un, fait valoir leurs propres ambitions en la matière.
C'est « un début encourageant », s'est réjoui le président américain, Joe Biden,  alors que son sommet international sur le climat commence aujourd'hui.
C'est « un début encourageant », s'est réjoui le président américain, Joe Biden, alors que son sommet international sur le climat commence aujourd'hui. (Crédits : TOM BRENNER)

[Article mis à jour le 22/04/21 à 21:00]

L'accueil est enthousiaste, au premier jour du sommet international virtuel sur le climat organisé par Joe Biden. Plusieurs des dirigeants mondiaux invités y ont applaudi le « retour » de l'Amérique dans la lutte contre le réchauffement, près de 100 jours après l'arrivée du démocrate dans le Bureau ovale. « Je suis ravie de voir que les Etats-Unis sont de retour pour travailler avec nous sur le climat. Il ne fait aucun doute que le monde a besoin de votre contribution si nous voulons vraiment tenir nos objectifs ambitieux », a ainsi lancé la chancelière allemande, Angela Merkel. « Nous sommes tous très heureux du retour des Etats-Unis », a renchéri le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Invités à s'exprimer tour à tour, ils ont égrené leurs propres engagements, après que Joe Biden a ouvert le bal en annonçant la réduction d'entre 50 et 52% des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis d'ici à 2030, par rapport à 2005. Le président chinois, Xi Jinping, dont la venue était incertaine il y a encore quelques jours, a, de son côté, réaffirmé l'objectif d'une neutralité carbone de la Chine d'ici à 2060. En dépit de très vives tensions entre les deux grandes puissances rivales sur nombre d'autres dossiers, l'homme d'Etat s'est déclaré « déterminé à travailler avec la communauté internationale, et en particulier les Etats-Unis » sur ce front.

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Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui se pose en leader sur ces questions, a ensuite défendu son projet renforcé, déjà annoncé mardi, de réduire les émissions du Royaume-Uni de 78% d'ici 2035 par rapport à 1990.

Transformer le système financier

Emmanuel Macron a lui aussi salué l'engagement américain. « C'est un choix historique sur le chemin qui nous mène vers Glasgow [qui accueillera la conférence climat de la COP 26 en novembre, NDLR] », a félicité le chef de l'Etat. Il a par ailleurs lancé un appel à « accélérer sur la mise en oeuvre des engagements de l'horizon 2030 », et demandé « un plan d'action qui soit précis, mesurable, vérifiable ». « Il faut mobiliser tous les leviers dont nous disposons, l'innovation, la transformation, la régulation », a-t-il souligné.

Et cette transition passera par la « transformation en profondeur de notre système financier », a affirmé Emmanuel Macron, se félicitant que le sommet qu'il a lui-même lancé, le One Planet Summit, ait « permis de réunir des fonds souverains, des asset managers, des private equity, pour tous s'engager derrière cette méthodologie commune » de mesures des investissements favorables au climat. Alors que la France fait partie des nombreux pays en retard sur leurs engagements pour atteindre les 1,5°C, le pays « prendra toutes ses responsabilités dans les prochains mois pour aller plus loin sur le sujet de cette finance au service du climat », a promis le président français.

Il a enfin redemandé de « donner un prix au carbone » en « intégrant la dimension environnementale dans le coût des investissements et dans nos relations commerciales », allusion à la taxe carbone que l'Union européenne veut mettre en place à ses frontières afin de lutter contre le phénomène de fuite des activités à l'étranger, dans des pays à la législation climatique plus souple qu'en Europe.

La Russie travaille à la mise en place d'une législation moderne

La Russie s'est également joint à la partie. En froid avec les Etats-Unis sur de nombreux sujets, le quatrième plus gros émetteur de gaz à effet de serre a néanmoins promis des avancées. D'autant que le pays est tout particulièrement concerné par le réchauffement climatique, en Sibérie et dans l'Arctique. Vladimir Poutine a rappelé - sans toutefois donner de chiffres -, son ambition de « limiter considérablement les émissions » de la Russie d'ici à 2050. A cet égard, il a affirmé remplir toutes ses obligations pour lutter contre le changement climatique, après avoir ratifié en octobre 2019 l'accord de Paris sur le climat (non sans hésitations). « C'est avec responsabilité que la Russie met en œuvre ses obligations internationales dans ce domaine », a-t-il souligné, assurant travailler « énergiquement à la mise en place d'une législation moderne » pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre.

« La Russie est prête à proposer toute une série de projets conjoints, et à envisager des avantages pour les entreprises étrangères qui souhaiteraient investir dans les technologies propres (...) dans notre pays », a fait valoir Vladimir Poutine.

Même le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé par visioconférence que son pays visait désormais la neutralité carbone à l'horizon 2050, soit dix années plus tôt que l'objectif précédemment annoncé. « J'ai décidé que la neutralité climat au Brésil serait atteinte en 2050 », a ainsi déclaré Bolsonaro. Il s'est par ailleurs engagé à « éliminer la déforestation illégale au Brésil d'ici 2030 ».

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Un début encourageant, estime Biden

Avec les nouvelles annonces faites ou attendues dans la journée, des pays « qui comptent pour plus de la moitié de l'économie mondiale » auront désormais pris des engagements de réduction des émissions, en ligne, en ce qui les concerne, avec l'objectif planétaire de réduction du réchauffement, s'est félicité un organisateur du sommet.

« C'est un début encourageant [...] nous commençons à faire de vrais progrès », s'est réjoui Joe Biden après les premières annonces.

Ce sommet marque « un tournant », a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, alors que les grandes puissances invitées représentent ensemble 80% des émissions mondiales. Dans la soirée, l'organisation environnementale WWF a salué des annonces qui apportent « un nouveau souffle » à la lutte contre le réchauffement de la planète. « Les six mois à venir seront cruciaux », a cependant mis en garde John Kerry, évoquant l'échéance écossaise de novembre, la COP26 prévue à Glasgow, en Ecosse.

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Commentaires 3
à écrit le 23/04/2021 à 9:18
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Oui oui tout comme notre président nous avait "annoncé son ambition" d'arrêter de changer l'heure des français tous les 6 mois ! On y croit ! ^^

à écrit le 22/04/2021 à 23:58
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La lute contre la hausse du CO2 peut être contre-productive sachant qu'une des plus grosse catastrophe qui menace l'humanité est l'inversion des pôles magnétiques terrestre. La dernière s'est produite il y a environ 380 Millions d'années et la teneur...

à écrit le 22/04/2021 à 18:37
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C'est marrant, comme les gens aiment les dirigeants hypocrites. La plupart des gens ne supportent pas qu'on leur dise la vérité, ils préfèrent être bercés d'illusions. Comme ça, quand ils se rendent compte qu'on leur a raconté des bobards, ils peuven...

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