Chine  : grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables, les émissions de CO2 devraient diminuer en 2024

Par latribune.fr  |   |  659  mots
En 2023, les nouvelles installations solaires chinoises devraient représenter le double de celles des États-Unis. (Crédits : Reuters)
Les émissions de CO2 de la Chine devraient diminuer en 2024, grâce à la croissance record de sa capacité en énergies renouvelables, qui est désormais suffisante pour couvrir la demande croissante du pays, selon une nouvelle étude.

La Chine détient une première place peu envieuse : celle du pays le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde.

Mais le géant asiatique se donner les moyens de reculer dans le classement.

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Si l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que le pays devrait compter pour 45% des émissions issues de combustibles fossiles entre 2023 et 2050, la deuxième économie du monde s'est également dotée de capacités d'énergie renouvelable à une vitesse vertigineuse : en 2023, les nouvelles installations solaires chinoises devraient représenter le double de celles des États-Unis, d'après une analyse du site britannique spécialisé dans le climat, Carbon Brief, publié lundi.

« Les nouvelles capacités solaires, éoliennes, hydroélectriques et nucléaires supplémentaires, rien qu'en 2023, généreront environ 423 térawattheures (TWh) par an, soit l'équivalent de la consommation électrique totale de la France », indique le rapport de Lauri Myllyvirta du Centre de recherche sur l'énergie et la propreté de l'air.

L'augmentation massive des capacités installées et le rebond prévu de la production hydroélectrique après un recul attendu de la sécheresse, « sont pratiquement assurés de faire baisser la production d'électricité à partir de combustibles fossiles et les émissions de CO2 en 2024 », ajoute le rapport.

Ce déclin pourrait être durable parce que « le rythme du développement des énergies à faibles émissions de carbone est désormais suffisant non seulement pour fournir, mais aussi pour dépasser l'augmentation annuelle moyenne de la demande d'électricité totale de la Chine », détaille le rapport.

Le charbon pourrait faire de la résistance

Le pays continue cependant dans le même temps de développer sa capacité de production d'électricité à partir du charbon, et le rapport prévient que cela pourrait déboucher sur « une confrontation » entre des groupes d'intérêts divergents. La croissance des énergies renouvelables « menace les intérêts de l'industrie du charbon et des gouvernements locaux fortement dépendants du secteur du charbon », avertit Carbon Brief. « On peut s'attendre à ce que ces acteurs résistent à la transition » et l'entravent.

Par ailleurs, de hauts responsables chinois et américains pour le climat se sont rencontrés cette semaine, en amont des discussions de la COP28 prévue en novembre, et ont indiqué avoir eu des pourparlers « constructifs ». D'après le communiqué commun, les deux premières puissances économiques « ont procédé à un échange de vues complet et approfondi, et ont obtenu des résultats positifs en ce qui concerne le développement de la coopération et de l'action bilatérales en matière de changement climatique ». La Chine et les Etats-Unis se sont aussi mis d'accord pour « travailler conjointement afin que la COP28 soit un succès », ajoute le document.

A Shenzhen, tous les bus roulent à l'électrique

Transports publics entièrement électriques et laboratoire de la transition énergétique: Shenzhen, avec ses près de 18 millions d'habitants, a été la première grande ville au monde à basculer en 2017 ses bus au tout-électrique. La ville, limitrophe de Hong Kong et où de nombreuses start-up ont leur siège, a aussi électrifié la majorité de ses taxis. Au global, la Chine représente plus de 90% des bus et camions électriques dans le monde, selon des chiffres de 2021 de l'International Council on Clean Transportation (ICCT).  A performances égales, les émissions d'un bus électrique sur l'ensemble de son cycle de vie (en incluant sa fabrication et celle de sa batterie) sont réduites de 52% par rapport à un bus diesel, selon une étude de la Banque mondiale réalisée spécifiquement sur les bus de Shenzhen. Cette empreinte carbone prend en compte que la moitié de l'électricité de Shenzhen est générée avec du charbon. Au total, les bus électriques permettent d'économiser 194.000 tonnes de CO2 par an.

(Avec AFP)