Coronavirus : 8,3 milliards aux États-Unis, 7,5 milliards en Italie... comment les gouvernements tentent de juguler l'épidémie

Par AFP  |   |  832  mots
"Nous ne faisons pas un saut dans le vide", a déclaré le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, afin de rassurer la Commission européenne sur la bonne tenue des finances publiques. (Crédits : DR)
Le plan étasunien vise à améliorer l'action des pouvoirs publics et prévoit notamment de financer la recherche et le développement de vaccins, de traitements médicaux, ainsi que les services médicaux à distance, tandis que le budget débloqué par le gouvernement italien servira en premier lieu à "augmenter les ressources destinées aux services sanitaires, à la Protection civile, aux forces de l'ordre", a expliqué le ministre en charge de l'Économie et des Finances.

Le Congrès américain a approuvé, jeudi, un plan d'urgence de 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre le coronavirus qui se propage aux États-Unis, alors qu'un nouveau foyer de cas suspects s'est déclaré à bord d'un paquebot de croisière au large de San Francisco.

Le Sénat a voté pratiquement à l'unanimité (une seule voix contre) en faveur de ce texte, fruit d'un accord entre élus républicains et démocrates, déjà adopté la veille par la Chambre des représentants.

Le président américain Donald Trump avait proposé un premier budget de 2,5 milliards de dollars, jugé insuffisant par l'opposition démocrate pour faire face à la contagion.

Le plan vise à améliorer l'action des pouvoirs publics et prévoit notamment de financer la recherche et le développement de vaccins, de traitements médicaux, ainsi que les services médicaux à distance.

Le vote est intervenu alors que le principal syndicat infirmier du pays, le NNU, a dénoncé l'état d'impréparation ainsi que le manque d'équipements de protection et de formation des professionnels de santé dans de nombreux hôpitaux et cliniques.

Le syndicat a en outre critiqué la gestion de l'épidémie à venir par les autorités fédérales, tardive et pas assez rigoureuse à ses yeux.

Chargé par Donald Trump de coordonner la lutte contre le coronavirus, le vice-président Mike Pence a reconnu que le pays ne disposait pas d'assez de tests à ce jour pour satisfaire la demande attendue.

En visite dans l'État de Washington (nord-ouest), le plus touché par l'épidémie avec plus de 70 cas et 11 morts, Mike Pence a toutefois annoncé que des kits seraient "livrés à travers le pays dans les prochains jours pour permettre de tester environ 1,2 million d'Américains".

Quatre millions d'autres kits devraient suivre "d'ici la fin de la semaine prochaine", a-t-il ajouté.

Plus de 180 personnes ont été contaminées sur le sol américain par le Covid-19, qui y a fait au moins 12 morts, selon un bilan établi jeudi par l'AFP à partir des sources officielles.

Dans l'État de Washington et sa grande ville, Seattle, les géants de la tech Amazon, Microsoft, Google et Facebook recommandent désormais à leurs employés de travailler si possible depuis chez eux les prochaines semaines.

Lire aussi : Microsoft, Apple, Foxconn... comment le coronavirus grippe les "big tech"

Comme les autorités l'avaient annoncé, le coronavirus continuait à se propager dans le pays, avec un premier cas dans le Nevada, à Las Vegas, dans le Colorado (ouest) et trois recensés dans l'État du Maryland (est), aux portes de la capitale fédérale Washington, jusqu'à présent encore épargnée officiellement.

Rome met 7,5 milliards d'euros sur la table

Le gouvernement italien a de son côté annoncé, jeudi, un plan de 7,5 milliards d'euros pour faire face à l'épidémie de Covid-19 et à son impact sur l'économie, ce qui représentera une hausse du déficit 2020 de quelque 0,3%.

Cette somme servira en premier lieu à "augmenter les ressources destinées aux services sanitaires, à la Protection civile, aux forces de l'ordre", a expliqué le ministre italien de l'Économie et des Finances, Roberto Gualtieri, lors d'une conférence de presse.

Elle sera aussi destinée à "soutenir les revenus [des familles] et à mettre en œuvre des mesures d'amortissement social", ainsi que des "mesures de soutien aux entreprises et aux secteurs [...] qui subissent l'impact des mesures de confinement et des effets directs et indirects de l'épidémie", a-t-il ajouté.

Lire aussi : Coronavirus : l'Italie ferme toutes ses écoles et universités

"L'écart [par rapport au budget 2020 initialement prévu] sera de 7,5 milliards d'euros en terme de solde net, soit 6,35 milliards d'euros en terme d'endettement", a-t-il précisé. Ceci représente une hausse de quelque 0,3% par rapport au déficit de 2,2% du PIB prévu initialement pour cette année.

Le gouvernement italien a déjà envoyé une lettre à la Commission européenne pour l'avertir de ce changement, tout en assurant de la bonne tenue des finances publiques italiennes.

"Nous ne faisons pas un saut dans le vide", a assuré le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte.

Il a précisé que le dialogue était "constant" avec la Commission européenne, qui comprend, selon lui, pleinement la situation à laquelle fait face l'Italie. "Il n'y aura pas de tensions" avec l'UE, a-t-il promis.

Le gouvernement a précisé, dans un communiqué, qu'il s'engageait à reprendre ensuite le parcours de réduction du déficit, à 1,8% du PIB en 2021 et 1,4% en 2022, contre 1,6% en 2019.

M. Gualtieri a aussi annoncé jeudi "une mesure pour soutenir un moratoire des crédits aux entreprises de la part du système bancaire". Nombre de banques ont déjà mis en œuvre un tel moratoire dans les zones les plus concernées par l'épidémie.

Dans le monde, l'épidémie a fait au moins 97.616 cas connus depuis le début de l'épidémie, dont 3.347 décès, dans 85 pays et territoires, selon le décompte de l'AFP.