Covid-19 : l'épidémie s'embrase partout dans le monde avec de nouvelles restrictions à la clé

Par latribune.fr  |   |  901  mots
Confinement total en Autriche, partiel en Italie, fermeture des écoles primaires en Grèce, explosion des cas aux Etats-Unis, manifestations contre la privation des libertés en France et en Allemagne : le point sur l'actualité du Covid-19. (Crédits : Stephane Mahe)
LE POINT SUR LA PANDEMIE. Des manifestations contre les restrictions liées à la pandémie ont été organisées dans plusieurs pays samedi en Europe, alors que des mesures de confinement partiel ou total entrent en vigueur. Partout dans le monde, le nombre de nouveaux cas explose, notamment aux Etats-Unis où New York s'apprête à refermer ses écoles.

Au moins 1.305.039 morts, pour 53.438.640 cas de nouveau coronavirus. Les derniers chiffres officiellement recensés dans le monde, selon un comptage réalisé par l'AFP samedi soir, montrent que l'épidémie de Covid-19 ne faiblit pas, alors que des manifestations contre les restrictions liées à la pandémie ont été organisées samedi dans plusieurs pays européens, et que les Etats-Unis sont à nouveau confrontés à une explosion des cas, notamment à New York.

Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 245.574 décès, devant le Brésil (165.658 morts), l'Inde (129.188 morts), le Mexique (98.259 morts) et le Royaume-Uni (51.304 morts). Avec 284.000 nouveaux cas quotidiens, l'Europe est toujours la région enregistrant la plus forte progression.

Un vaccin début 2021 ?

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a dit samedi prévoir de donner son avis favorable à un premier vaccin "d'ici la fin de l'année" en vue d'une distribution "à partir de janvier", "si les données (cliniques) sont solides". En lançant un vaccin en janvier, ses premiers effets sur la propagation du virus "seront visibles dans cinq à six mois, essentiellement l'été prochain", a estimé Guido Rasi, directeur de l'EMA.

Mais la responsable de la division immunisation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Katherine O'Brien, a prévenu que la méfiance du public envers l'immunisation pourrait rendre inutile le plus efficace des produits, dans un entretien à l'AFP.

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Manifestions en France, au Portugal et en Allemagne

En attendant, les autorités européennes écartent presque partout l'idée d'un assouplissement des restrictions, et les durcissent par endroit. Au Portugal, après le couvre-feu nocturne instauré lundi dernier, un couvre-feu le week-end est entré en vigueur samedi pour 70% de la population. La semaine prochaine, 80% de la population sera concernée.

Dans l'après-midi, 500 manifestants ont bravé les restrictions à Lisbonne pour une "marche pour la liberté". "La pandémie est là et il faut nous protéger, mais sans tuer l'économie", a témoigné Carla Torres, 33 ans, travaillant dans la communication pour des chefs cuisiniers, des restaurants et des hôtels. "Nos clients ne peuvent plus nous payer et ils seront nombreux à devoir licencier des employés dès le mois prochain".

En Allemagne, près d'un millier d'anti-masques ont défilé à Francfort (centre) à l'appel d'un collectif "Libre penseur", 700 personnes se sont également rassemblées à Ratisbonne (sud), et d'autres manifestations sont prévues dimanche. La chancelière allemande Angela Merkel avait estimé que l'épidémie allait a minima "nous occuper tout l'hiver".

Même son de cloche en France, l'un des épicentres de la deuxième vague (359 morts supplémentaires depuis vendredi): il va falloir "vivre avec le virus sur le temps long", a averti le Premier ministre Jean Castex, qui a dit travailler à de nouvelles "règles" jusqu'à l'arrivée d'un vaccin.

Des manifestations contre les restrictions s'y sont tenues samedi, rassemblant plusieurs centaines de manifestants à Marseille (sud-est) et 1.500 personnes à Nice (sud-est). Dans le cortège niçois, on pouvait lire sur des pancartes: "Masques dès 6 ans c'est non!", "Culture sacrifiée" ou encore "Couvre-feu? Nous ne sommes pas en guerre".

Confinement total en Autriche, partiel en Italie, fermeture des écoles primaires en Grèce

D'autres pays européens ont annoncé samedi de nouvelles restrictions: la Grèce va fermer ses écoles primaires et ses crèches, l'Ukraine ses commerces non essentiels pour trois weekends.

En Autriche, le chancelier Sebastian Kurz a annoncé qu'à partir de mardi et jusqu'au 6 décembre, serait "instauré un confinement comme celui du printemps", avec les sorties restreintes au maximum et la fermeture des écoles et magasins non essentiels.

La situation s'aggrave en Italie, qui a enregistré 544 morts en 24 heures. Et près de la moitié des Italiens sont désormais en confinement partiel. Dans la région de Naples, classée en "zone rouge" comme la Toscane, les hôpitaux sont débordés: on y a soigné parfois des patients directement dans leur voiture, tandis que d'autres agonisaient dans des ambulances.

Les contaminations augmentent partout, notamment aux Etats-Unis

Ailleurs dans le monde, le nombre de contaminations augmente sur tous les continents, à l'exception de l'Océanie. Au Liban, un confinement "total" du pays est entré en vigueur samedi pour lutter contre l'augmentation en flèche des cas de Covid-19 qui se répercute sur les hôpitaux désormais saturés.

Le Mexique a annoncé avoir dépassé samedi le million de cas confirmés, après avoir enregistré 5.860 nouvelles infections en 24 heures. Et la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, a annoncé vendredi la fermeture des bars et des cantines pendant 15 jours.

Mais c'est aux Etats-Unis que la situation est la plus préoccupante: près d'un décès sur cinq a eu lieu dans ce pays, le plus endeuillé au monde avec 245.574 morts pour 10.888.372 cas, selon le dernier bilan de l'université Johns Hopkins. Ville américaine la plus touchée par la première vague au printemps avec plus de 23.000 morts, New York connaît à nouveau une flambée de cas, et le maire Bill de Blasio a appelé les parents d'élèves à "se préparer" à la fermeture des écoles lundi.

Mais dans sa première intervention publique depuis l'annonce de sa défaite samedi à la présidentielle -qu'il refuse de reconnaître-, Donald Trump a martelé: "cette administration n'imposera pas de confinement".