Covid-19 : "Si la Chine est sciemment responsable, il devrait y avoir des conséquences" (Trump)

Par latribune.fr  |   |  612  mots
(Crédits : LEAH MILLIS)
Le président américain, Donald Trump, a mis en garde samedi la Chine contre d'éventuelles "conséquences" si elle était "sciemment responsable" de la pandémie de coronavirus.

Le président américain, Donald Trump, a mis en garde samedi la Chine contre d'éventuelles "conséquences" si elle était "sciemment responsable" de la pandémie de coronavirus.

"Elle aurait pu être arrêtée en Chine avant qu'elle ne commence et elle ne l'a pas été", a déclaré M. Trump lors de sa conférence de presse quotidienne à la Maison Blanche. "Et maintenant, le monde entier souffre à cause de cela", a-t-il ajouté.

A un journaliste lui demandant si la Chine devait subir les conséquences de l'épidémie apparue en décembre dans la ville chinoise de Wuhan et qui a fait plus de 157.000 morts dans le monde, Donald Trump a répondu: "S'ils étaient sciemment responsables, certainement. Si c'était une erreur, une erreur est une erreur. Mais s'ils étaient sciemment responsables, oui, alors il devrait y avoir des conséquences", a-t-il souligné.

L'institut de virologie de Wuhan dans le collimateur

"Est-ce une erreur qui a échappé à tout contrôle ou a-t-elle été commise délibérément?" a interrogé le président américain. "Il y a une grande différence entre les deux. Dans les deux cas, ils auraient dû nous le faire savoir", a-t-il dit. "Nous avons demandé à être impliqués plus tôt, et ils ne voulaient pas. Je pense qu'ils savaient que ce n'était pas bien et ils étaient gênés. Ils ont dit qu'ils faisaient une enquête", a poursuivi Donald Trump.

"Alors voyons ce qui se passe avec leur enquête. Mais nous faisons aussi des investigations", a-t-il encore dit.

Alors que la plupart des scientifiques estime que le nouveau coronavirus a probablement été transmis à l'homme depuis un animal, en pointant du doigt un marché de la ville de Wuhan où sont vendus des animaux sauvages vivants, l'administration Trump n'exclut pas qu'il ait été propagé (accidentellement)  à partir d'un laboratoire de recherche sur les chauves-souris à Wuhan. Situé à quelques kilomètres du marché, l'Institut de virologie alimente depuis des mois les hypothèses d'une fuite du SARS-CoV-2 depuis ces installations sensibles.

Selon le quotidien Washington Post, l'ambassade des Etats-Unis à Pékin, après plusieurs visites à l'institut, a alerté en 2018 les autorités américaines sur des mesures de sécurité apparemment insuffisantes dans un laboratoire qui étudiait les coronavirus issus de chauves-souris. La chaîne américaine Fox News, citant "plusieurs sources" anonymes, a incriminé le laboratoire P4 (pour pathogène de classe 4) du site. Il s'agit d'une installation de très haute sécurité, qui héberge les souches les plus dangereuses des virus connus, comme Ebola. Ce lieu ultrasensible a été réalisé avec la collaboration de la France. Il permet de mener des recherches de pointe. Objectif : réagir plus rapidement à l'apparition de maladies infectieuses. L'Institut de virologie de Wuhan possède par ailleurs la plus grande collection de souches de virus en Asie, avec 1.500 spécimens différents, selon son site internet.

Selon Fox News, le "patient zéro" à l'origine de l'épidémie pourrait être un employé de l'institut, contaminé, qui aurait ensuite diffusé sans le vouloir l'agent pathogène ailleurs à Wuhan. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a rejeté vendredi les accusations américaines visant l'institut.

Doutes sur le nombre de morts en Chine

Donald Trump a également mis en doute les données officielles chinoises montrant que le pays n'avait subi que 0,33 décès pour 100.000 habitants. "Ce chiffre est impossible. C'est un chiffre impossible à atteindre", a-t-il dit.

Les Etats-Unis, selon un graphique présenté lors de la conférence de presse, ont enregistré 11,24 décès pour 100.000 personnes, contre 27,92 pour la France et 42,81 pour l'Espagne.