Covid  : faut-il vraiment tester les visiteurs chinois  ?

Par latribune.fr  |   |  537  mots
Malgré la vague de Covid qui frappe le pays, les Chinois vont de nouveau pouvoir voyager à partir du 8 janvier. (Crédits : DAVID KIRTON)
Si certains pays imposent ou vont imposer des tests Covid aux visiteurs chinois, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) estime « injustifiée » l''introduction d'un dépistage obligatoire. En Europe, l'Espagne et l'Italie ont décidé d'imposer des tests. L'Organisation mondiale de la Santé est beaucoup plus nuancée. L'Europe n'a pas encore annoncé de mesures particulières.

D'un côté, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) qui estime « injustifiée » l'introduction d'un dépistage obligatoire en Europe. De l'autre, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui juge ces contrôles « compréhensibles ».

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Pour l'ECDC, les pays européens « ont des niveaux d'immunisation et de vaccination relativement élevés » et les « variants circulant en Chine circulent déjà dans l'UE », affirme l'agence dans un communiqué, expliquant qu'une telle mesure n'est pas nécessaire au niveau de l'Union européenne (UE) dans son ensemble. Pour l'agence, « les infections potentielles » pouvant être importées sont « plutôt faibles » par rapport au nombre d'infections circulant déjà au quotidien. Les systèmes de santé « sont aujourd'hui capables de gérer » la maladie.

L'OMS comprend que des pays, comme l'Espagne ou l'Italie, cherchent à protéger leur population

La Commission européenne avait convoqué une réunion informelle jeudi pour « discuter (...) de possibles mesures pour une approche coordonnée » des Etats de l'UE face à l'explosion des cas de Covid en Chine. Et elle va « continuer à faciliter les discussions entre les Etats membres », a indiqué un porte-parole après la rencontre sans autre précision.

Plusieurs pays dont l'Italie ou le Japon, ainsi que les Etats-Unis, ont déjà décidé d'imposer des tests obligatoires à tous les voyageurs venant de Chine. Dernier en date, l'Espagne, qui l'a officiellement annoncé vendredi 30 décembre sans donner de date.  « Nous savons l'importance d'agir de manière coordonnée mais aussi l'importance d'agir avec célérité », a souligné la ministre espagnole de la Santé, Carolina Darias, en se référant à « la situation sanitaire de ce pays », qui avait payé un lourd tribut à la pandémie.

Ce que peut comprendre le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus : « En l'absence d'informations complètes venant de Chine, il est compréhensible que des pays prennent les mesures dont ils pensent qu'elles protègeront leurs population », a-t-il déclaré sur Twitter, en exhortant Pékin à communiquer davantage sur l'état de la pandémie dans le pays.

La Chine met en avant sa « volonté d'ouverture et de transparence »

Pékin, justement, se défend de toute obstruction : « Les données chinoises sur le nombre de morts du Covid-19 ont toujours été transparentes », ont affirmé jeudi soir les autorités sanitaires de Chine. Jiao Yahui, haute responsable de la Commission nationale de santé (NHC), qui fait office de ministère de la Santé, ajoute : « La Chine a toujours publié ses données sur les morts du Covid-19 et les cas graves dans une volonté d'ouverture et de transparence ».

A l'aéroport international de Pékin-Capitale, la plupart des Chinois interrogés jeudi par l'AFP se montraient compréhensifs à l'égard des mesures prises vis-à-vis de la Chine. « Chaque nation a ses propres inquiétudes et sa manière de se protéger », estime Huang Hongxu, 21 ans, soulignant que la propagation possible de nouveaux variants était une source de préoccupation. Un voyageur a pour sa part qualifié ces mesures « d'inutiles ». « C'est un peu discriminatoire », souligne Hu, qui n'a pas souhaité donner son nom complet.