Bourse : la réouverture de la Chine fait toujours peur aux marchés

Deux jours après l’annonce de réouverture de la Chine, les marchés financiers du monde entier ont peur d’un emballement des cas de contaminations à de nouveaux variants. Résultats, à l’ouverture de la bourse ce jeudi, Paris reculait de 0,53%, Londres de 0,67%, Hong-Kong de 0,92% et Shanghai 0,44%.
Les bourses européennes ont commencé la journée dans le rouge ce jeudi
Les bourses européennes ont commencé la journée dans le rouge ce jeudi (Crédits : STAFF)

La peur d'un nouvel épisode de flambée des cas de Covid-19 fait peur aux investisseurs. Plus précisément, les marchés craignent des conséquences économiques négatives après la décision des autorités chinoises de mettre fin à la politique zéro Covid avec un risque d'apparition d'un nouveau variant ou de nouvelles pressions inflationnistes.

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Les Bourses européennes ont ouvert en repli : vers 9h15 heure de Paris, la bourse française reculait de 0,53%, Londres de 0,67%, Francfort de 0,33% et Milan de 0,51%.  Hier à l'ouverture, Paris gagnait 0,16%, Francfort 0,03%, Milan se repliait de 0,03%. Mais ce sont surtout les bourses asiatiques qui pâtissent du stress des investisseurs. Hong Kong a cédé 0,92% et Shanghai 0,44%. Les valeurs technologiques de la place de Hong Kong ont même fortement reculé ce jeudi. Alibaba a cédé 2,68%, JD.com 5,38%, Baidu 3,36% et Xiaomi 3,21%. Du côté du Japon, la place de Tokyo a perdu 0,94%, suivant la tendance de Wall Street de la veille où les trois principaux indices ont tous lâché plus de 1% mercredi à l'issue d'une séance hésitante et marquée par la remontée des taux obligataires.

Les cours du pétrole, très sensibles aux perspectives économiques, étaient ainsi en repli vers 9H15. Le baril de Brent de la mer du Nord, utilisé en Europe, perdait 1,42%, à 82,08 dollars pour son indice de livraison en février. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, lâchait quant à lui 1,44%, à 77,82 dollars.

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La réouverture de la Chine fait peur

La Chine a annoncé la fin des quarantaines obligatoires à partir du 8 janvier, en début de semaine. Une annonce qui avait d'abord été saluée par les marchés financiers avant d'instaurer un climat d'inquiétude face à un risque de reprise de l'épidémie au niveau mondial. Ce changement de paradigme après deux ans de politique zéro-Covid « était censé être une aubaine pour l'économie mondiale, une aide pour éviter une profonde récession et sauver l'appétit pour le risque des investisseurs après une année cruelle pour toute une série d'actifs financiers », commente Stephen Innes, analyste de SPI Asset management. Mais en réalité cela « donne aux marchés un mal de tête inflationniste et une impression de déjà-vu, qui frappe de plein fouet les investisseurs las ».

En effet, tous les pays se préparent au risque de voir de nouveaux variants arriver par la Chine. Les Etats-Unis vont exiger un test Covid négatif pour tous les voyageurs en provenance de Chine en raison de l'explosion du nombre de cas dans ce pays et du « manque » d'informations communiquées par Pékin, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires américaines, imitant ainsi des mesures déjà prises par d'autres pays comme le Japon et l'Italie.

Face aux infections qui s'envolent dans toute la Chine, l'Amérique s'inquiète : « La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par les poussées actuelles de Covid-19 en Chine et par le manque de données transparentes, notamment de données sur les séquences génomiques virales, communiquées par la République populaire de Chine », ont déclaré, sous couvert d'anonymat, des responsables américains à l'AFP. Ils ont aussi ajouté que les Etats-Unis « suivent les données scientifiques et les conseils des experts en santé publique, consultent leurs partenaires et envisagent de prendre des mesures similaires (...) pour protéger le peuple américain. » De plus, plusieurs experts de la santé préviennent que l'explosion des cas conjuguée à la levée des mesures sanitaires en Chine constituent un terreau potentiel pour l'émergence de nouveaux variants. Ce qui pourrait « en retour, ramener sur la table les mesures restrictives anti-Covid et affecter la croissance », prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swiquote Bank.

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Cellule de crise prévue en Europe

Du côté du Vieux continent, la Commission européenne réunit ce matin des représentants des ministères de la Santé des Vingt-Sept pour trouver une « approche coordonnée » face à la menace d'un variant du Covid importé par des visiteurs chinois. « Le variant BF.7 Omicron qui prévaut en Chine est déjà présent en Europe et n'y a pas augmenté de manière significative. Cependant, nous restons vigilants et prêts à utiliser le frein d'urgence si nécessaire », a indiqué la porte-parole de la Commission.

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L'Italie a d'ores et déjà décidé mercredi d'imposer des tests obligatoires à tous les voyageurs venant de Chine. Le maire de Bruges, ville flamande très prisée des touristes chinois, a réclamé des mesures de contrôle. En France, Emmanuel Macron a « demandé des mesures adaptées de protection » des Français au gouvernement, qui assure « suivre très attentivement l'évolution de la situation en Chine ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 29/12/2022 à 11:10
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Vous avez exigé la fin de la politique Zéro Covid 19 très efficace et vous l'avez maintenant pour le reste du monde alors qu'à mon avis en Chine cela passera comme une lettre à la poste....

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